OSM Mon Commerce et OSM Labo

La communauté OSM souhaitait depuis un moment avoir un outil en ligne à donner aux commerçants afin que ceux-ci puissent compléter facilement eux même les informations de leur commerce, sans que ce ne soit trop compliqué.

Pourquoi mettre à jour vos informations sur OpenStreetMap ? Un seul ajout, une visibilité sur des milliers de plateformes

  • OSM Mon Commerce

https://osm-commerces.cipherbliss.com

Il a alors fallu faire des choix sur ce qu'on attend d'un tel outil, et ce qui le distingue d'autres outils qui font des choses assez proches.

En effet, avoir des commerces à jour dans une carte est un gros enjeu pour l'adoption d'un projet cartographique général pour le grand public, bien que ce soit loin d'être le seul, et que dans d'autres cas ce ne soit absolument pas essentiel. OSM étant avant tout une base de données de choses géolocalisées, que l'on peut la plupart du temps constater sur le terrain, on s'attend à ce que certaines informations y soient présentes et à jour.

J'ai donc entrepris de causer avec les gens du forum OSM sur ce qu'on pourrait attendre d'un tel outil sans avoir les moyens des GAFAM et sans aller nous même frapper aux portes de tous les commerçants que l'on connaît pour mettre à jour à leur place leurs informations en ligne. Ce ne serait clairement pas gérable de façon bénévole. Dans certaines villes, ce sont près de 4000 établissements que l'on peut trouver dans un carré de deux cent mètres de côté. Ça n'est vraiment pas jouable, même si on demandait à chaque personne qui fait de l'OSM que l'on connaît de faire une itinérance, cela prendrait des centaines d'années.

Cependant, puisque certains lieux sont mieux renseignés que d'autres, on a pas besoin d'aller partout, et avec une force de frappe et un bon outil en ligne, l'effort se distribue, avec de bons moyens de validation on peut éviter que des bêtises soient inscrites dans la base.

De quoi on a besoin pour compléter un commerce?

  • Un service pour modifier un commerce qui soit lié à un objet dans OSM

  • Un moyen de contacter régulièrement des commerçants par email

  • Un moyen de ne pas relancer les gens qui ne le souhaitent pas

  • Un tableau de bord pour suivre les prises de contacts

  • Un suivi des difficultés d'utilisation de l'outil

  • Un outil pour rechercher son propre commerce

  • Savoir ce que l'on entend par "complété" et trouver un score adapté

  • Un tableau de bord pour suivre les évolutions de complétion dans un certain périmètre et dans le temps, en priorité à l'échelle d'une ville.

  • Un moyen de partager la page de son commerce à un commerçant de façon pérenne

  • Une contrainte sur les performances et l'espace disque pour éviter le gaspillage de calcul ou générer des infos qui ne seraient pas consultées.

  • Un bouton pour demander de l'aide à des humains pour utiliser l'outil

    On doit aussi considérer qu'on ne parle pas que de commerces au sens "une boutique qui vend des trucs". On parlera alors de lieux.

Qu'est-ce qu'on inclut comme lieux à compléter?

Certains fichiers nationaux comme la base SIREN permet d'avoir une idée de où se trouvent les commerces, bien que ça ne soit pas évident de distinguer un endroit où on peut trouver un commerçant et demander produits ou services, ou juste tomber sur une adresse de siège social. On doit aussi inclure des lieux qui peuvent avoir des infos intéressantes, mais qui ne vendent pas forcément de produit. Office de tourisme, centre médicaux pluri-disciplinaires, artisants, avocats, mairies, métiers du spectacle, discothèque, guichets, gares, bibliothèques… une liste de choses à sélectionner par OverPass s'est construite petit à petit.

Qu'est-ce qui est nécessaire à une complétion à 100% ?

Quand certaines propriétés importantes pour les gens qui voudraient venir dans ce lieu sont présentes et bien remplies.

  • une adresse
  • un numéro de téléphone
  • un email
  • un site web
  • des horaires d'ouverture
  • une image

Complétion en bonus:

  • Est-ce que le lieu est climatisé
  • Est-ce accesible en fauteuil roulant
  • Est-ce que le lieu participe à la campagne "demandez angela"
  • Quels sont vos adresses de médias sociaux
  • Une description sans publicité

Comment on rend la progression visuelle?

Avec une carte des lieux surveillés par les gens d'OSM, un graphique de fraîcheur de la donnée, de la répartition de la complétion, de la répartition de la nature des objets, un tableau à trier, des nuances de vert pour montrer que ça s'améliore.

On rend tout ça fun

Un peu de gamification, quelques graphiques, un podium des gens qui contribuent, le tout sans que l'outil nécessite que l'on se connecte à un compte OSM et hop, les gens s'amusent avec l'outil.

On en discute sur le forum

Dans cette discussion : https://forum.openstreetmap.fr/t/osm-mon-commerce/34403/11

Du OSM Commerce jusqu'au labo très expérimental

Les gens sur le forum et en privé venaient me proposer d'autres fonctionnalités. Petit à petit je me suis rendu compte que la notion de complétion et de gamification pouvait aussi bien s'appliquer aux commerces qu'à d'autres objets, au hasard ceux dont on avait fait la promotion dans le site web ProjetDuMois.

Certaines mesures ne sont réalisées que lorsque quelqu'un visite la page d'une ville pour économiser de gros calculs sur les 34000 communes INSEE du pays, et le projet se limite à la France. Rien n'empêche d'autres pays d'héberger leur propre labo.

Liens

Le pad de discussion : https://pad.chapril.org/p/osm-my-biz Les sources du labo en PHP : https://source.cipherbliss.com/tykayn/osm-labo Complète tes commerces, alias CTC pour les intimes: https://www.complete-tes-commerces.fr

Conférences: Comment jardiner les commerces dans OSM ? karr4s et Erwan K. au SOTM 2025 https://peertube.openstreetmap.fr/w/p/pvrw6Rykuzd5CRa6DhPaoD?playlistPosition=11&resume=true

Base Nationale des Commerces Ouverte - BANCO https://opendata.koumoul.com/datasets/base-nationale-des-commerces-ouverte-banco Géodatamine pour exporter des jeux de données thématiques dans un format standardisé: https://geodatamine.fr/

Qualiwiki pour contrôler la qualité de traduction de pages mediawiki

Cherchant durant le printemps 2025 des moyens de valoriser le wiki d'OpenStreetMap en ayant un indicateur de qualité des traductions, j'ai entrepris un petit projet en Symfony qui fait maintenant plusieurs choses autour de ce sujet.

Pour contrôler la fraîcheur des traductions, il a fallu réfléchir à ce qui constitue des indices de qualité, et comment modéliser le lien entre la structure des pages, leurs propriétés, et les liens entre ces éléments afin de dégager un score de qualité. C'est la partie la plus fiable actuellement de l'outil, qui chaque jour réévalue les scores de fraîcheur des pages. Pour savoir quelles pages évaluer, j'utilise la liste de tags les plus utilisés de TagInfo, on examine ensuite si leurs pages de wiki ont une traduction, et on compare les éléments des versions english et french. Sont examinés: les dates de dernière mise à jour, le nombre de sections et de sous sections de chacune, le nombre de liens, de catégories, d'images. Certaines différences sont pondérées comme étant plus déterminantes d'un manque de qualité de traduction, telles que les sections. On obtient un score de non fraîcheur, c'est à dire de décrépitude, puis on trie les pages selon leur urgence à être vérifiées et mises à jour pour être utiles au plus grand nombre, du fait de la grande utilisation des tags concernés.

J'ai aussi mis dans le script de vérification un certain nombre de pages qui ne sont pas des pages parlant de Tags mais qui parlent de concepts généraux d'OSM, ou des choses liées à des projets du mois, ou des outils sur lesquels j'ai travaillé.

On peut aussi suivre les pages modifiées, et regarder si une grande proportion du texte a été supprimée pour déterminer des suppressions suspects.

Je voulais voir aussi comment se produisaient les procédures de votes pour les nouvelles façons de taguer les objets dans OSM, et voir si il n'y avait pas des gros vices de procédure, des choses suspects, du manque de représentativité, une concentration de pouvoir, ou tout du moins de choses qui permettraient de mesurer un certain immobilisme sur beaucoup de sujets.

Ça se passe ici pour voir le site web: https://qualiwiki.cipherbliss.com/wiki

Et sur le forum OSM: https://forum.openstreetmap.fr/t/fabriquer-un-outil-de-qualite-pour-le-wiki-osm/36814

Les sources de l'outil sont ici: https://source.cipherbliss.com/tykayn/qualiwiki

Liste d'outils numériques que j'utilise

Pour ne pas repartir de zéro quand je mets en place un nouvel environnement de développement ou une VM, j'ai développé un ensemble d'outils qui me permettent de réinstaller des outils libres qui me servent régulièrement. https://source.cipherbliss.com/tykayn/workflow Ce dépôt configure divers programmes, met en commun des variables, des alias de commande, des fonctions personnalisées, des cronjobs. Je copie ensuite si besoin d'autres fichiers dans la home de mes utilisateurs selon ce que je les autorise à faire sur la machine.

Outils avec une interface graphique

  • baobab visualiser la place que prennent les dossiers à un endroit donné de votre ordinateur, permet aussi de naviguer dedans, ouvrir les dossiers dans un explorateur de fichier, les supprimer. https://www.cipherbliss.com/2023/supprimer-les-doublons-avec-un-baobab-et-czkawka
  • cursor IDE éditeur de code qui permet de créer surtout des scripts avec des llm. https://www.cipherbliss.com/2024/qu-est-ce-qu-on-fout-avec-des-llm-en-ce-moment
  • czkawka permet de trouver des doublons de fichiers ou des fichiers similaires dans un dossier donné. super pour éviter de stocker du bazar.
  • dbeaver explorer et modifier des bases de donnée
  • emacs station de contôle spatial et accessoirement éditeur de code et de texte. utilisé pour la rédaction de beaucoup de trucs dont les billets de blog comme celui-ci, et mon wiki personnel avec org-roam. https://www.cipherbliss.com/2024/organisation-de-t%C3%A2ches-orgmode
  • Firefox navigateur web, un des rares qui ne vient pas pourrir vos addons.
  • Gedit éditeur de texte de chez GNOME.
  • Geeqie visualiser des photos en masse et lancer des scripts perso.
  • ghostty émulateur de terminal bien joli.
  • gimp surtout utilisé pour faire des supports de communication de type affiche.
  • josm éditeur osm qui fait le café
  • kdenlive montage de vidéos pour ma chaîne peertube https://peertube.cipherbliss.com/c/elles_font_le_libre/videos
  • krita nickel pour dessiner à la tablette. Mon préféré précédent était Easy Paint Tool Sai, avant encore c'était OpenCanevas qui permettait aussi de faire des PaintChat en groupe. https://tykayn.fr/2021/krita-astuces
  • libreoffice calc,impress Surtout pour la partie tableur de compta diverses, pas seulement pour le boulot.
  • nautilus navigateur de fichiers locaux et distant, supporte le sftp. Ctrl+D pour mettre un dossier en marque page / favori.
  • nextcloud client syncro de dossiers avec serveur nextcloud auto-hébergé.
  • npm node package manager, pour les projets avec du JS.
  • phpstorm

Éditeur de code orienté frameworks PHP.

  • QuiteRSS lecteur de flux rss qui me permettait de suivre des artistes et de faire de la veille technologique mais qui aujourd'hui me permet surtout de constater que les gens aiment les liens morts.

  • Rhytmbox lecteur de musique et de radio en ligne disponible par défaut sur Ubuntu. Radios que j'écoute souvent: Radio paradise, Soma FRM / Groove salad, HBR1 Tronic Lounge.

  • Syncthing syncroniser en pair à pair entre différentes machines, dans un réseau local ou non. Plus pratique que Nextcloud car il est assez grand pour éviter d'avoir des conflits de syncro.

  • des terminaux

    • Ghostty rapide, joli et paramétrable, que demande le peuple ? C'est surtout celui-ci que j'utilise. Les autres sont ceux disponibles par défaut sur les distributions.
    • Terminator un autre émulateur de terminal. pas aussi choupi que ghostty mais fonctionne sur d'avantages de machines.
    • Termux
    • Konsole
    • le Shell d'emacs
  • vlc media player

  • xournal lecteur et éditeur de fichier pdf, pratique pour signer des papiers administatifs sans imprimante et sans passer par du montage avec gimp.

Outils en ligne de commande

Le côté obscur de la force commence ici:

  • paquets python-pip Des paquets pour gérer mes fichiers façon Karl Voit.
    • date2name
    • filetags
    • appendfilename
    • guessfilename
  • adb et fastboot pour installer des systèmes libres sur des téléphones android.
  • borgbackup outil de sauvegarde chiffrée, avec historique et dédoublonnées https://www.cipherbliss.com/2023/borg-backup-version-2-est-arriv%C3%A9 https://www.cipherbliss.com/2021/plan-d-archivage-et-de-backup
  • btop voir l'occupation des ressources matérielles de la machine dans le temps
  • caddy web server
  • curl récupérer des fichiers
  • date2name partie de guessfilename qui permet d'ajouter ou enlever la date du nom du fichier
  • default-jre java runtime environnement pour faire du josm
  • eza ou exa lister des fichiers avec de belles couleurs
  • git le fameux gestionnaire de version n'est pas disponible par défaut dans beaucoup de distributions.

Utile aussi aux écrits.

  • ffmpeg

Pour convertir des images

  • fzf fuzzy finder, pour trouver des choses de façon floue
  • ripgrep grep mais en plus rapide
  • guessfilename renommage de fichiers intelligent pour les archives
  • mysql
  • nano éditeur de fichier disponible sur plein de serveurs
  • ncdu ncurses disk usage, voir ce qui prend toute la place
  • offpunk lecteur de flux gemini
  • oh my zsh
  • pandoc conversion de fichiers de toutes sortes
  • php
  • php fpm
  • pip
  • postgresql
  • python3
  • rsync synchronisation conditionnelle de fichiers.
  • tesseract computer vision pour faire de la reconnaissance de caractères.
  • tmux émulateur de terminal que je combine avec Geequie pour lancer des scripts sur des images.
  • yazi navigateur de dossier qui permet aussi de manipuler et voir le contenu des fichiers
  • yt-dlp récupérer des vidéos et des fichiers audio.
  • zsh shell qui est bien
  • adduser utilitaire de base dans ubuntu pour créer un utilisateur facilement
  • texlive
  • fail2ban
  • testdisk
  • rustup

sur mobile

  • orgzly gérer des notes au format org
  • libre document reader consulter des documents bureautiques, typiquement ceux trouvés dans des mails
  • protonmail boîte mail chiffrée de bout en bout
  • protoncalendar calendriers chiffré de bout en bout et partagés
  • signal messenger messagerie chiffrée de bout en bout qui fait le café, de plus en plus utilisé pour les discussions de groupe depuis que les gens de Telegram spamment les gens avec du bullshit.
  • futo keyboard clavier qui ne se connecte pas à internet et permet de nombreuses personnalisations. On peut aussi y installer de quoi faire de l'Ergo-L.
  • vespucci éditeur OSM
  • silence app de sms
  • pipepipe client youtube
  • kde connect gérer un ordi comme une télécommande.
  • comaps navigation et modification OpenStreetMap
  • kde gallery
  • bitwarden
  • f-droid
  • firefox
  • blokada bloqueur de pubs et autres pisteurs via un DNS ou VPN avec des listes de blocages personnalisable.
  • paseo compteur de pas, wow, much self quantification, very sport muscu.
  • syncthing fork client et serveur syncthing pour syncroniser plusieurs ordinateurs
  • Baba, dépot IzzyOnDroid pour F-droid Capturer des photos pour les envoyer sur Panoramax et voir où on a contribué avec son compte OpenStreetMap.

Services en ligne

  • Bitwarden gestion de coffre fort numérique chiffré de bout en bout, mots de passe, clés d'accès, TOTP
  • Protonmail boîte mail avec domaine perso
  • Element client de conversation matrix
  • Clémentine comptabilité pour mon entreprise cipherbliss
  • Liberapay recevoir des dons (merci les gens!), soutenir des projets
  • Patreon soutenir des artistes, illustratrices et illustrateurs

des projets perso

  • Range une version personnelle de guessfilename développée en nodejs.
  • book generator générer des fichier de travail et des informations de suivi

Prévoir ou faire semblant de prévoir

Il y a de cela quelques 8 années, je faisais un outil interne à la banque ou je bossais en tant que dev freelance, il s'agissait de faire plusieurs trucs autour de la cash balance sheet générale de la banque.

Un jour une fonctionnalité était demandée, pouvoir prévoir l'évolution du pognon dans le temps. Au bout de quelques réunions vite fait, le reste des décisionnaires a fini par comprendre que faire ça allait demander de se poser plein de questions, mais ils n'y avaient pas du tout réfléchi.

A un moment j'ai demandé a d'autres de l'équipe si il était prévu de voir a quel point le modèle prédictif était en accord avec le monde réel en mesurant ce qu'il donnait sur des données historiques. Histoire d'avoir de quoi l'améliorer au fil de l'eau et de savoir a quel point on est a côté de la plaque.

Bof, c'est pas demandé, ni maintenant ni pour plus tard. Ils veulent juste une courbe qui dit en gros comment ça devrait évoluer. Le détail, c'était pas prévu.

Ça m'avait rappelé quand je bossais dans une startup sur l'éducation faite avec des livres numeriques, il était question a un moment donné de faire un sondage et d'afficher ses résultats. Pareil, devant les subtilités des périmètres, le choix de ce qu'on comptait comme étant une réponse valide ou pas, les proportions, les qualités, savoir ce qui était attendu de la fonctionnalité pour n'en faire qu'une ébauche s'est révélé un choc des cultures.

Voir à ce propos la conférence de Ploum où il détaille des expériences de travail absurdes mais courantes m'a paru incroyablement familier après plus de 10 ans de métier a faire des prestations de développement web. Malgré des prétentions de méthodes de développement agile ou de slogans à base de grande famille, Il est saugrenu de demander des précisions, dans quel but, pourquoi faire ce que l'on fait. Vous n'avez pas le droit de dire pourquoi ou de dénoncer l'absurdité des choses qui se produisent dans le milieu du travail. Ce serait aussi étonnant que si un esclave demandait à ce qu'on lui parle poliment.

"Si je devais noter cette réunion c'est pour moi un zéro sur vingt, une totale perte de temps, pas de résolution de problème, pas de soulèvement des difficultés ou de piste pour avancer, juste de la discussion informelle, la prochaine fois ne m'invitez pas."

J'ai admiré ce collègue qui a sorti ça après une réunion où avec trois personnes de la boite du client du client et nous 4 freelances nous étions déplacés dans les locaux pour finalement ne rien faire avancer. C'était la première fois que je voyais ce genre d'expression de ras le bol en face des employés avec qui on travaillait. Cela n'a bien sûr jamais eu lieu avec des gens hauts placés, ceux ci étant souvent trop occupés à faire autre chose.

"T'es content de toi d'avoir réuni 40 personnes a 700 balles la journée juste pour causer de tout et de rien pendant 2 heures ? Je te raconte pas le gaspillage"

Disait un autre très ami avec le manager des équipes, ce qui l'a amusé plus qu'autre chose.

"Cette réunion aurait pu être un mail. "

Ce genre de phrase est réapparu pendant le covid où les visios conférences se sont répandues comme une épidémie de Sars-Cov.

Ici la fracture numérique c'est une double fracture ouverte des deux bras. Quand j'ai commencé à mettre en place des outils de suivi des défaillances et à faire des tickets pour suivre l'avancement et la planification, soudain, l'équipe pilote s'est rendue compte que les choses n'allaient pas, qu'il y a des problèmes à résoudre, alors qu'avant il n'y en avait pas. Du coup ils m'en veulent, c'est pour ça qu'ils m'ont emmené vers la sortie

Témoignait un gérant de projet dans une équipe de cabinet d'avocats qui faisait ses derniers jours au moment de mon arrivée.

Puis j'ai lu le livre de david graeber, celui détaillant son travail sur les bullshit jobs qui sont très répandus et méconnus. La productivité par personne ayant grandement augmenté grâce a des tas d'avancées et des luttes pour les droits des travailleurs et travailleuses, le modèle de société du capitalisme ultra libéral tardif n'a lui pas beaucoup changé ses structures d'autorité depuis l'ère industrielle, ce qui fait que le temps évité à trimmer n'est pas redonné aux gens qui produisent le travail.

Les travailleurs qui travaillent mieux sont sommés de travailler encore d'avantage. Enfin, ça dépend, dans les emplois fictifs on ne sait pas vraiment quand est ce que les gens travaillent ou pas, mais en tout cas une chose est sûre, il faut occuper son corps et son espace mental à habiter le milieu du travail et rester à sa place.

Quelqu'un avec qui j'ai failli bosser cette année trouvait ça surprenant que je pose des questions sur ce qu'il aimerait changer dans la façon de travailler dans son entreprise. Ça l'amusait mais aussi semblait lui faire peur de parler de ça, surtout que l'on en discutait en visio conférence enregistrée et stockée dans un pays qui a des pratiques autoritaires. C'est d'ailleurs assez fou que tout le monde trouve ça normal que ce soit le mode de fonctionnement de base de la plupart des entreprises dans ce pays, surtout quand ensuite on vient nous dire qu'il faudra signer un non disclosure agreement si on veut bosser ensemble.

"Moi quand j'emploie quelqu'un je veux qu'il pense encore au projet après qu'il soit parti du bureau" m'a il dit, comme si ne pas avoir de place pour penser à autre chose, avoir du temps libre, une vie personnelle, était non seulement étrange mais aussi découragé. C'est plutôt terrifiant, surtout sortant de la bouche de quelqu'un qui est quasiment tout en bas de l'échelle de la servitude et qui doit donc bien plus subir ce genre de manoeuvre qu'en bénéficier.

Puisqu'il faut beaucoup moins de gens pour subvenir aux besoins de tout le monde et pas seulement de quelques uns, il y a de moins en moins besoin de travail par personne pour que tout le monde vive correctement.

Mais il ne faudrait pas non plus que les gens prennent un peu trop de bon temps si ils ne bénéficient pas de privilèges de naissance, sinon on ne saurait plus qui est ce qui est vraiment important, qui est l'élite de la société, celle dont le train de vie doit être absolument au dessus du reste de la plèbe, vous savez bien : des gens qui ne sont rien.

Résultat, les gens sont "libres d'obéir, obligés de réussir" comme le souligne une des variantes du management allemand de 1940.

Les promesses de l'IA générale tardent à se réaliser, écoutez donc les supplices des dirigeants de quelques unes de ces boîtes : allez bro, fais moi confiance on y est presque, donne moi juste 200 trillions de dollars, on va y arriver !

En faisant un peu de recherches sur les facettes de la pauvreté ou les causes du plus gros défi du siècle auquel l'humanité doit faire face, le changement climatique, on se rend compte qu'il y a déjà bien assez de choses existantes pour éradiquer la misère humaine ou les, et que ce n'est pas parce qu'on manque d'astuce ou d'information sur comment on doit résoudre ces problèmes pour les résoudre. Il faut des changements dans beaucoup d'endroits, pas seulement dans les pratiques de beaucoup de monde, dans de nombreux angles morts invisibles du grand public, et surtout à des endroits stratégiques gardés par des personnes bourrées de privilèges, de pouvoir, responsables de gros rouages du monde, de chaines d'approvisionnements, de décisions sur les infrastructures, mais pas de chance, ce sont aussi des gens gavés de mépris pour l'humanité dans son ensemble. Donc les choses avancent très lentement, et trop peu rapidement pour éviter les pires catastrophes.

Sans doute que certains sont persuadés qu'ils et elles seront bien a l'abri de tout ce que documente l'ensemble de la communauté scientifique dont le GIEC rapporte une synthèse des travaux régulièrement.

Déjà il y a quelques dizaines d'années, l'informatique aurait pu bien plus largement bouleverser la prise de pouvoir et le partage des connaissances, l'autonomie, l'émancipation le lettrisme, l'illectronisme même. Mais qu'observe on ? Pas une émancipation numérique, au contraire. La plupart des gens sont des consommateurs du numérique sans rien y comprendre, avec le moins d'autorisation de modifier ou de partager les choses en dehors des nuages magiques dans la plupart des produits.

C'est pour notre bien, j'imagine, si en plus ces produits numériques se merdifient et servent en plus de centre de renseignements pour des jeux politiques de suprémacistes en tous genre, pas seulement aux USA.

La souveraineté numérique reste une chimère dans les administrations alors que cela fait plus de 10 ans que le terme est incanté et gesticulé comme un rituel pour faire tomber la pluie, tout en mettant un maximum de windows dans les mains de toute personne qui passera un quart de sa vie sur les bancs de l'école. Heureusement que nous avons des gens comme l'équipe de docteurs d'InterHop qui lutte faire changer les choses dans le domaine de la santé. J'ai eu le plaisir d'aller à Rennes participer à leur datathon en Septembre.

On a besoin de d'avantages de gens comme eux. Rejoignez nous!

conférence à la conquête des bornes de recharge électriques

Obtenir des données ouvertes de qualité est souvent un challenge qui s'étale sur des années. Le cas des bornes de recharge pour véhicules électrique permet de mettre en lumière de nombreux aspects du travail de l'ombre des personnes qui contribuent à OpenStreetMap pour faire la mise en qualité données et faire évoluer le modèle attributaire.

https://slides.com/tykayn/irve

SOTM FR 2025 - peertube.openstreetmap.fr À la conquête des bornes de recharge électriques - peertube.openstreetmap.fr

Conférence Wololo! la conversion d'open data vers des tags OpenStreetMap

Il existe 15 façons de convertir des données géolocalisées, il en faut une 16e pour toutes les réunir! Présentation d'un outil de conversion de données ouvertes qui va révolutionner vos workflow de traitement des données. Qu'il s'agisse de préparer des données pour les placer ensuite dans OSM ou pour les sortir d'OSM, vous n'allez pas en croire vos mirettes. Cela résout tous les problèmes de l'open data.

Wololo! Convertissez l'open data vers des tags d'OpenStreetMap - peertube SOTM FR 2025 - peertube.openstreetmap.fr

Conférence être contributrice à OpenStreetMap à 6ans et le rester

Quel est le bon âge pour commencer à contribuer à OpenStreetMap? Comment contrevenir aux problèmes inhérents à tous les projets de logiciels libres du monde qui est des problèmes d'inclusivité vis-à-vis des femmes, des personnes racisées, et des gens de toutes sortes? Quelques éléments de réponse trouvés par le groupe de travail inclusivité dans cette conférence que j'ai réalisé pendant le State Of The Map de Tours en 2025.

contributrice-des-5-ans-et-le-rester

Être contributrice à OpenStreetMap à 6 ans et le rester - peertube.openstreet… SOTM FR 2025 - peertube.openstreetmap.fr France/OSM-FR/Groupes de travail/Inclusivité - OpenStreetMap Wiki

Les boulangers du libre

Nous on aime bien les croissants, et on se demande comment on pourrait faire décroître les inégalités tout en faisant collectivement réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Nous sommes un collectif autogéré de gens proches du libre qui avons suffisamment avancé de façon individuelle pour souhaiter faire les 80% du chemin restant face aux plus grands défis climatiques de ce siècle, la lutte contre le réchauffement climatique global.

La croissance du PIB n’est pas sacrée, elle n’est pas une mesure pertinente du bien être de la société ou même de la qualité de vie issue du travail fait par les gens d’un pays. Parlons alors de démobilité des transports, de mise en commun des biens, de redistribution des richesses, de végétalisation des alimentations, de permettre les entraides, de reprendre aux fraudes patronales, de visions pour faire face aux crises de santé, de logement, de dégradation de la qualité de vie, de renforcement des gardes fous face aux dérives sectaires et autoritaires qui n’ont de cesse de s’amplifier avec les diverses catastrophes naturelles alors que la communauté scientifique sonne l’alarme depuis des dizaines d’années et que le GIEC répète que chaque dixième de degré de réchauffement global complique les conditions de notre survie à toutes et tous à court terme.

Sobres, nous référencons ici en texte simple les diverses initiatives existantes allant dans ce but et les plus proches de l’esprit libriste, pour que chacune et chacun puisse jouer collectif et que cette initiative survive à ses créatrices et créateurs.

  • Pérenniser et vulgariser les connaissances scientifiques.
  • Dénoncer les dominations à grande échelle et l’inaction climatique.
  • Faire éducation populaire à la vie politique.
  • Mettre en pratique la sortie de la financiarisation de tout.
  • Éviter le gâchis des ressources critiques à la sortie de la dépendance aux fossiles.
  • Permettre les alternatives à la médiocrité politicienne.
  • Demandez pourquoi, dénoncez les absurdités, refusez l'intolérable.
  • Nous vous laissons inventer les autres pistes.

https://ploum.net/2023-03-30-tnt23-pourquoi.html

suivi d'écriture de livre avec book generator

Nombreux sont les gens qui écrivent des trucs, avec ou sans utiliser la disposition Ergol ou les fichiers Orgmode. La profusion de textes médiocres et sans personnalité générés par des LLM ont provoqué un enthousiasme pour les écrits organiques de la part de gens plus ou moins habitués à écrire. J'ai participé au mouvement en proposant un outil pour avoir la main sur mes blogs. Comme c'est actuellement l'Inktober et que des gens se mettent à encrer des pixels, je vous propose d'essayer ce petit générateur de livres au format Org ou Markdown fait de quelques scripts Python : https://source.cipherbliss.com/tykayn/book-generator-orgmode

Inspiré des quelques outils libres existant pour aider les écrivains à réaliser leur livres et de ce qui me reste de mes études d'art narratif j'ai composé un ensemble de scripts qui permettent de:

  • suivre les intrigues
  • définir des choses en général pour notre livre, auxquelles se reporter pour retrouver son fil directeur et le faire évoluer si besoin.
  • faire des décomptes de progression et en sortir un graphique
  • se donner des objectifs de nombres de mots par chapitre
  • définir et suivre nos personnages, leurs caractéristiques, ce qu'elles et ils veulent accomplir, leurs évolutions.
  • se noter des choses à retravailler sans que ces tâches soient dans le rendu du livre
  • avoir des rendus graphique de nos arcs narratifs, chronologiquement mais aussi selon la narration qui n'est pas souvent chronologique.
  • estimer notre temps de rédaction et le temps de lecture du livre.
  • corriger des fautes, supprimer les doubles espaces, ajouter des majuscules manquantes, corriger des caractères spéciaux comme les trois points.
  • le tout sans obliger à adopter un autre éditeur de texte que celui que l'on utilise habituellement, donc en conservant des formats textes ouverts: org et md.
  • rendre notre livre dans différents formats: epub, pdf, html.
  • générer un projet de livre avec les différents fichiers, découpés en chapitres et sous chapitres avec des tags par défaut.
  • avoir un script de mise à jour des informations automatiques à mettre en cronjob pour faire le suivi tout seul.
  • garder le tout qui fonctionne localement sur ordi, sans besoin de connection à internet.

Ce dépôt ne s'occupera pas de vos sauvegardes et gestions de versions, pour ça je vous conseille à minima d'utiliser un git add et commit fait par un cronjob pour chacun de vos dossiers de textes, et de sauvegarder ces dossiers sur plusieurs supports externes.

Tout ceci m'a permis d'aller voir des conseils de gens qui écrivent des genres variés, des récits ou des articles de blog, ou qui font du doublage. Ce qui est amusant c'est que tout le monde a ses propres conseils à donner, des exercices à proposer, des consignes qu'elles et ils disent suivre et qui changent avec le temps. Cory Doctorow par exemple conseille de se donner un nombre précis de mots par jour, et de s'arrêter à ce nombre même si on est au milieu d'une phrase, histoire de laisser son esprit le temps de penser. Ploum, que j'ai eu le plaisir de voir en dédicace dans la librairie de Bookynette à Paris, nous raconte aussi que pour écrire il utilise sa machine à penser, qui est une machine à écrire. Ce qui permet de ne pas avoir son attention dispersée par l'interface numérique. Il faut ensuite retaper au clavier les feuilles qui font partie de la sélection (ou faire de l'OCR, why not) pour envoyer à l'éditeur.

Personnellement j'essaie de temps à autre des choses, Changer le thème d'emacs pour avoir une typo qui me plaît, écouter tel ou tel genre de musique, noter des choses au crayon, dessiner des rendus visuels des intrigues, reformuler les choses dites par les personnages pour que tout le monde n'ait pas la même façon de parler, causer avec des gens pour essayer de mieux comprendre leur vision du monde. Chercher de l'inspiration dans des livres ou des lieux que je n'ai jamais fréquenté, voir des vidéos d'artistes, repenser à des situations et des lieux dans des rêves qui ne semblent pas correspondre à des lieux que j'ai visité… faire quelques session de dactylo, et se mettre à écrire. Bref, amusez vous!

https://tykayn.fr/2024/ecrire-une-histoire-et-ses-personnages-toute-une-aventure https://bosiandco.wordpress.com/2022/10/16/et-de-vingt-la-dilution-de-la-fonction-sujet/ https://www.cs.tufts.edu/~nr/cs257/archive/cory-doctorow/cory-doctorow-writing-in-age-of.html

les projets du mois sont de retour

Ces projets "du mois" permettent d'animer la communauté de gens qui contribuent à OpenStreetMap sur des sujets identifiés par les membres afin de favoriser la complétion des donneés ouvertes. Ces projets durent bien sûr plus qu'un mois et le suivi des objets se fait sur plusieurs années.

Vous pouvez tester sur https://projetdumois.fr