Pourquoi l'évolution énerve-t-elle autant les féministes?
Voici une tentative de liste non exhaustive des biais et des préjugés rendant, parfois, la récurrente critique féministe des hypothèses évolutionnaires sur le viol pour le moins problématique.

- Un homme marche devant un panneau qui dépeint l'évolution humaine dans le quartier des affaires de Tokyo, le 17 novembre 2008. REUTERS/Michael Caronna -
Mi-janvier, le psychologue évolutionnaire, Jesse Bering, a écrit un article pour Slate.com, où il présentait quatre manières dont les femmes avaient évolué pour se protéger des viols lorsqu’elles ovulaient.
Son article a déclenché de violentes critiques, au sein de Slate et sur des sites scientifiques notamment. Plusieurs journalistes de Double X, le site féminin de Slate, ont écrit une réponse à son article, et Jesse Bering a lui-même écrit une réponse à ces critiques.
Nous publions en même temps le premier article de Bering, une des réponses de Double X, la réponse aux réponses de Bering, ainsi qu’un article de Peggy Sastre sur le problème des féministes avec la psychologie évolutionnaire et enfin un article de Titiou Lecoq qui porte plus généralement sur les études scientifiques et «la femme».
***
On a beau aimer la vie, comme c'est mon cas, dans tout ce qu'elle a de divers, de changeant, et d'évolutif, il faut bien se résoudre à admettre que, parfois, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Un peu comme le point Godwin qui arrivera tôt ou tard dans une discussion un peu animée sur Internet, ou le complot judéo-maçonnique dans un débat télévisé auquel participe Alain Soral, si quelqu'un défend la biologie évolutionnaire en général, et certaines de ses hypothèses sur le viol en particulier, il devra vite, très vite, faire face à une contestation féministe acharnée.
Jesse Bering en a récemment fait les frais, mais la chose n'est pas nouvelle. En 1997, dans son ouvrage collectif Feminism and Evolutionary Biology - Boundaries, intersections and frontiers [Féminisme et biologie évolutionnaire – limites, intersections et frontières], la biologiste et zoologue Patricia Gowaty déplorait une «antipathie navrante de la société moderne, et de nombreuses féministes, envers la science et le discours scientifique» «Cet illettrisme scientifique, poursuivait-elle, conduit à une compréhension superficielle de la nature de la science et à l'ignorance de processus darwiniens de base.»
Un peu plus tard, en 2000, Margo Wilson écrivait dans l'avant-propos de l'ouvrage de Randy Thornhill et de Craig Palmer A Natural History of Rape [Le viol: comprendre les causes biologiques pour le surmonter]:
«Le viol est atroce pour les femmes. La simple idée d'un viol éveille angoisse, dégoût, et colère, et il n'est donc pas surprenant que les femmes soient perplexes quand il s'agit de soumettre le viol à l'examen scientifique. Des recherches sur des maladies mortelles, ou cruellement défigurantes, suscitent sans doute moins d'antipathie et de perplexité.»
Près de 15 ans après Gowaty, 10 ans après Wilson, Thornill et Palmer, la situation n'a, visiblement, pas beaucoup changé. Et Bering s'est si admirablement défendu face aux méprises et aux faux-procès que son papier a suscités, chez P.Z. Myers et Jerry Coyne en particulier, que je ne vais pas risquer le double emploi en m'acharnant sur les erreurs d'Amanda Marcotte.
Mais quand même: car en ce qui me concerne, ma perplexité s'attise quand je vois des féministes chez qui, la simple idée d'une explication biologique du viol –que ce soit du point de vue masculin, comme chez Thornill et Palmer, ou féminin, comme dans les études rapportées par Bering– génère des réactions aussi épidermiques qu'outrées, et plein d'adjectifs comme misogyne, sexiste, réactionnaire, dangereux, etc.
Vu qu'avoir l'impression que mon cerveau est littéralement paralysé face à une montagne de non-sens n'est pas très satisfaisant intellectuellement, voici donc une (tentative de) liste (non exhaustive) des biais et des préjugés rendant (parfois) la (récurrente) critique féministe des hypothèses évolutionnaires sur le viol pour le moins problématique.
1. Ignorance de l'échelle évolutive
Première erreur fréquemment rencontrée: la confusion des échelles de temps entre nos gènes, nos comportements et nos milieux de vie –ou l'argument du on-n'est-pas-des-singes.
Par exemple, sous prétexte que nous vivons dans des sociétés développées où les femmes prennent la pilule, les enseignements de la psychologie et biologie évolutionnaires seraient caducs.
Mais l’évolution se tient sur un temps long (échelle géologique) et non un temps court (historique). Nous avons quasiment les mêmes gènes que nos ancêtres ayant vécu voici 300.000 ans dans la savane africaine, et nous tendons ainsi à avoir les mêmes comportements, lorsque ceux-ci sont influencés par les gènes.
Il est facile de développer une phobie des araignées, des eaux noires ou des serpents (dangers évolutifs), alors que les voitures, si fréquentes dans nos villes et bien plus létales, en provoquent rarement (danger historique).
Si le viol est une des stratégies sexuelles masculines dans l’évolution, la contraception de la victime (pilule) ou de l'agresseur (préservatif) n’y change pas grand-chose, car c’est un changement bien trop récent dans l’environnement adaptatif des humains.
Il faut des centaines ou des milliers de générations pour que le milieu sélectionne des variations génétiques adaptatives dans une population. De même qu'un coup de dés jamais n'abolira le hasard, une petite cinquantaine d'années de contraception chimique, et donc de contrôle et de modification efficaces de la fertilité féminine, fait bien pâle figure face aux 4 milliards d'années d'évolution de la vie sur notre planète.
Néanmoins, certaines études commencent déjà à souligner les premiers effets comportementaux de la pilule sur les femmes qui la prennent. L'évolution est certes un lourd handicap, elle n'est pas un destin – et les avancées technoscientifiques font qu'elle pourrait l'être de moins en moins.
2. Préjugé déterministe
Deuxième erreur: l’incompréhension des mécanismes génétiques. Suggérer qu’un comportement a une base évolutive et qu’il serait en partie inscrit dans nos variations génétiques n’implique absolument pas un déterminisme héréditaire permettant de tirer des conclusions générales sur tous les mâles (ou toutes les femelles).
D’abord, le lien entre un gène et un trait passe par des variantes du gène (appelés allèles) qui ne sont pas présentes dans toute la population, mais dans une proportion plus ou moins large. Ensuite, l’expression d’un gène est modulée par l'environnement des individus, à commencer par le milieu cellulaire (modulation épigénétique).
Le même gène ne produit pas forcément les mêmes signaux biochimiques dans la cellule. Et il ne produit pas plus, à un autre niveau, les mêmes comportements dans la société. Cela ne signifie pas pour autant que ces gènes n’ont pas une influence perceptible au plan statistique, quand on étudie une population entière.
De plus, alors que Jesse Bering mettait en garde contre «le préjugé du déterminisme biologique (selon lequel les hommes sont programmés par leurs gènes pour violer et n'ont aucun libre-arbitre qui leur permettrait de faire autrement)», Amanda Marcotte fonce tellement et si rapidement tête baissée dans cet écueil (et celui de l'erreur naturaliste, dont il sera question dans le point suivant) qu'on pourrait croire qu'elle le fait exprès, ou qu'elle n'a pas lu plus de deux paragraphes du papier qui lui fait horreur.
«Même s'il s'en défend», nous dit-elle, suivant l'imparable argument du quoi-qu'on-en-dise voulant qu'un auteur n'est pas le mieux placé pour savoir ce qu'il a voulu écrire, «le fait [je souligne] est que l'article de Bering minimise la gravité du viol. Il suggère qu'on ne peut pas faire grand-chose contre le viol, que les hommes sont programmés [idem] pour s'y adonner». OK d'accord, à ce niveau de myopie, je crois qu'on peut parler d'aveuglement.
Enfin, petite variable irritante du préjugé déterministe, l'idée d'une hiérarchie, si ce n'est d'une opposition entre un (présumé) déterminisme biologique, et un déterminisme social (le viol comme «comportement acquis», nous dit Marcotte).
Le second, ici, serait meilleur que le premier, de la même façon que la doxa féministe répète à l'envi que les filles ne sont pas naturellement maternelles, ni les garçons bagarreurs, que tout cela provient d'un affreux système social patriarcal inculqué à nos chères petites têtes blondes depuis le berceau, et qu'en prétendant le contraire, on fait le lit d'Auschwitz, d'Hiroshima et de Gattaca réunis.
L’idée d’un individu comme d’une «page blanche» (blank state, l’équivalent du tabula rasa latin) est en effet le standard caduc –que John Tooby et Leda Cosmides nomment SSSM («Standard Social Science Model») dans The Adapted Mind: Evolutionary Psychology and the Generation of Culture–, sur lequel se fondent nombre de sciences dites «sociales». L’être humain naîtrait vierge de toute détermination antérieure et serait entièrement modelé par l’éducation et des données environnementales externes.
Petit problème: c'est tout bonnement faux. Le terme de «page blanche» est repris par Steven Pinker en 2002 dans The Blank State: The Modern Denial of Human Nature, compte-rendu des principales conclusions de la psychologie évolutionnaire. Il entend mettre fin, en particulier, au serpent de mer qu’est l’opposition inné contre acquis, ce faux débat abandonné depuis de nombreuses années par les scientifiques. Mais quand on lit desarticles comme celui d'Amanda Marcotte, il semble, malheureusement, avoir encore de belles années devant lui...
3. Erreur
naturaliste
Troisième méprise: l’erreur naturaliste «pour qui, si le viol est naturel, alors il est acceptable» (nous avertit, là encore, Jesse Bering), est bien connue depuis Hume. Le «is» (ce qui est) n’est pas le «ought» (ce qui devrait être), expliquait le philosophe anglais.
On ne peut pas déduire d’un jugement de fait (par exemple les hommes sont en moyenne plus musclés que les femmes) un jugement de valeur (par exemple il est bon ou juste que les hommes utilisent leur force naturelle pour s’imposer).
Dès lors, il n’y a aucune raison de réagir agressivement à des travaux scientifiques suggérant une base naturelle de certains comportements. A dire vrai, absolument tous nos comportements proviennent d’un socle biologique: notre corps.
Une fois mis en évidence un phénomène répondant à des prédispositions biologiques (par exemple la violence masculine), la place est libre pour comprendre la manière dont la culture et la société peuvent combattre, réfréner, ou orienter ce comportement. Ainsi, la misère sociale augmente la probabilité de misère sexuelle et donc celle de violence comme stratégie d’accès aux femelles: que Marcotte et Bering s'embrassent et dansent, ils ont tous les deux «raison».
4. Préjugé indifférentialiste
Quatrième erreur: le préjugé indifférencialiste. Voilà le mantra du féminisme à la Marcotte: il n’y a pas de différences notables entre les hommes et les femmes, du point de vue de la cognition et du comportement. «Nous» serions tous les mêmes, et nos différences, si elles se manifestent, ne sont que déterminées culturellement et socialement (idem, ceux qui pensent le contraire sont des ignobles qui souhaitent voir les femmes rester à la cuisine, et les hommes sur le champ de bataille –ouba ouba).
Comment ne pas le formuler trop méchamment: il s’agit là de l'ignorance pure et simple des enseignements des cinquante dernières années de recherches et de progrès scientifiques. En 2005, Huntington Willard, un des 250 co-auteurs de l’annotation du chromosome X, déclarait ainsi dans Nature:
«Il n’y a pas un génome humain, mais bien deux: le génome mâle et le génome femelle.»
Du berceau à la tombe, on note des différences cognitives et comportementales statistiquement significatives entre les deux sexes, et cela dès le niveau évidemment inconscient de l’expression génétique, de la production hormonale et de l’organisation neurologique. L’agressivité (sexuelle ou non) est un cas d’école: dans toutes les sociétés connues, présentes ou passées, les hommes sont responsables des violences sur personnes et biens dans 80 à 95% des cas. En vertu des points précédents, cela ne signifie pas que tous les hommes sont violents et toutes les femmes pacifiques. Les différences entre individus peuvent très bien surclasser les différences entre groupes (genre, ethnie, classe, etc.) et l'appartenance à un groupe ne suffit donc pas à prédire un comportement. Cela indique simplement la probabilité plus élevée d’agir de telle ou telle manière.
Ce préjugé se nourrit d'ailleurs d'un autre, là aussi tellement banal qu'il en devient insultant: le préjugé dualiste. Vieux comme Descartes, ce dernier présume une scission entre corps (bas) et esprit (noble). Là où les différences physiques entre les sexes sont évidentes, faire état de disparités «spirituelles» frise l'anathème chez beaucoup de féministes.
5. Préjugé idéologique
Cinquième erreur: le jargon idéologique. Sauf exception, le féminisme comme production idéologique est issu très largement des sciences sociales, de la philosophie ou de l’engagement militant et politique. En d'autres termes, rien ne prédispose ses théoricien(ne)s à émettre un jugement fondé et précis sur ce que disent exactement les sciences de l’évolution, de la cognition ou du comportement. Pire encore, sous l’influence des pensées de la déconstruction et de la French Theory, toute une part du féminisme en est venue à s’enfermer dans un jargon abscons, autoréférentiel, visiblement indifférent à l’idée de convaincre les femmes, comme à la perspective de se confronter aux faits. Ce déni de réalité se traduit par des jeux de langage circulaires, où l’on se rassure en employant des mots-fétiche. Mais cela produit ce que Russell appelait de la «mystique», c’est-à-dire au fond des croyances plus destinées à souder une communauté qu'à comprendre la réalité pour la modifier, si possible, dans un sens désirable.
Ce dernier préjugé est peut-être le plus funeste d'entre tous, car en privilégiant ainsi la cohésion politique du féminisme «culturaliste», et en méprisant, de manière assez mesquine et sans formation ni culture en biologie évolutionnaire adéquates, des hypothèses scientifiques aussi tangibles que celles dont Jesse Bering fait état dans son article, des positions telles que celles d'Amanda Marcotte desservent et retardent des moyens efficaces de combattre le viol. Ou, comme le disent Thornill et Palmer dans leur ouvrage:
«En tant que scientifiques qui souhaitons voir le viol disparaître de la vie humaine, nous soutenons que la possibilité d'un tel changement est directement liée à la manière dont les causes de ce comportement humain seront comprises avec précision. A l'inverse, des conceptions fausses sur les causes du viol garantissent presque toujours d'entraver sa prévention.»
En d'autres termes: mesdames Marcotte et consorts, la biologie et la psychologie évolutionnaires ne sont pas vos ennemies. Et si, tel que l'exprime Margo Wilson, votre «perplexité» se «nourrit d'un mélange d'angoisse, de dégoût, et d'un désir d'en savoir plus», les scientifiques dont les études sont analysées par Bering, tout comme Thornill et Palmer «sont familiers des diverses façons qu'a cette perplexité de s'exprimer, et ils comprennent ce qui rend les femmes si anxieuses. En tant que scientifiques, ils valorisent la connaissance, et pensent que tenter de comprendre toutes les raisons pour lesquelles le viol se produit est bien plus bénéfique pour les femmes, sur le long terme, et cela même si l'examen scientifique suscite l'angoisse et le dégoût».
Enfin, comme le montrent, entre autres, les recherches de Daniel M.T. Fessler, qui remettent en question l'idée de stratégies adaptatives féminines contre le viol –en tout cas en fonction de l'hypothèse que les femmes qui ovulent auraient moins de risques d'être violées– ni la science, ni le darwinisme, ni la biologie et la psychologie évolutionnaire n'ont de voix unifiée. Il arrive que leurs auteurs ne soient pas d'accord, mais leurs hypothèses et leurs raisonnements peuvent toujours s'éclaircir, se discuter, s'infirmer ou se confirmer par d'autres études scientifiques.
Il n'y a rien de misogyne, de sexiste, de réactionnaire ou de dangereux à étudier l'effet du cycle menstruel sur comportement des femmes, en général, et face à de possibles agressions sexuelles en particulier. L'article de Bering ne faisait rien d'autre que de présenter l'état de la recherche actuelle sur le sujet, à un instant T. Car la psychologie évolutionnaire, et c'est peut-être en cela qu'elle se différencie le plus du féminisme que représente Marcotte, est une école de l'humilité: ses chercheurs travaillent sur des processus datant de millions d'années, sur des sédimentations sélectives et des adaptatives lentes, et avec les entraves éthiques et méthodologiques que Bering souligne dans son second papier. Une telle discipline est à mille lieues d'un ultime préjugé la voyant comme une proche parente de l'eugénisme, ce mythe moderne de réforme et d'amélioration rapide de la «nature humaine» –qui n'existe pas.
Au lieu d'éructer contre la misogynie et la phallocratie des conjectures de la biologie et de la psychologie évolutionnaires, Marcotte et ses ami(e)s devraient plutôt les analyser à tête plus reposée, aller à la source, et ne pas se contenter de recensions journalistiques –fussent-elles celles (brillantes) de Jesse Bering.
Et elles y verraient, peut-être, comment le féminisme peut se développer et sortir de l'esprit de chapelle qui le mine tant, en s'appuyant sur des recherches évolutionnaires majeures. Prenez, par exemple, le compte-rendu de William McKibbin et al., examinant le viol comme un phénomène multifactoriel et conditionnel, pouvant se manifester potentiellement chez n'importe quel homme. Ou encore cette étude –déjà ancienne– de Charlene Muehlenhard et Melaney A. Lintona, montrant que le viol a plus de «chances» de se produire après un rendez-vous si l'homme a pris l'initiative de la rencontre, payé le dîner et conduit la voiture.
N'y-a-t-il pas plus belle «confirmation» de l'utilité du féminisme et de son combat contre le patriarcat? Ou encore, comment ne pas soutenir le féminisme pro-sexe après avoir lu l'analyse, ultra-documentée, de Milton Diamond montrant que la diffusion de masse de la pornographie fait baisser les crimes sexuels?
En somme, les journalistes féministes qui, tel(le)s Marcotte, voient la biologie et la psychologie évolutionnaires comme, au mieux des histoires à dormir debout et au pire, le bras armé des masculinistes les plus bas du front, devraient plutôt creuser les (rares) recherches dont il est fait état dans les médias généralistes, au lieu d'aboyer dès que leur caravane passe. Chercher à les sortir des cénacles spécialisés, faire en sorte de les vulgariser le plus précisément possible, ne pas les laisser se faire reléguer aux entrefilets rapides, racoleurs et «insolite!!!!» où elles échouent, dans le meilleur des cas... Ou alors, qu'elles et ils ne les mentionnent plus, et suivent ainsi la dernière thèse du Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein: «Ce dont on ne peut parler, il faut le taire.»
Peggy Sastre
Mis à jour le 24/02/2011 à 10h31
Très bon résumé de la situation selon moi. On a ici affaire à un cas classique de décalage entre la recherche scientifique et la perception qu'en a le public. Cela aboutie à une forme d'obscurantisme pour qui si une hypothèse ou théorie scientifique va à l'encontre des préjugés que l'on a sur le sujet, c'est qu'elle est forcément fausse. Les évolutionnistes sont déjà bien connaisseurs de ce genre de problème, devant traiter régulièrement avec les créationnistes et combattre leurs attaques au nom de leur crédibilité. Maintenant, ils ont aussi affaire à une part de la population féministe. Cela est réellement dommage.
Excellent article ! D'ordinaire peu enclin à faire part d'un commentaire en fin d'article sur le web où l'on ne trouve en général que le pire, je fais ici une exception pour souligner la qualité de l'écriture, de la démarche et de l'argumentation de cet article, qui a de plus le mérite de mettre en avant un aspect de la recherche scientifique peu connu. Très structuré, très documenté, très clair dans son déroulement, voilà un travail qui mérite d'être souligné. Et qui ne fait que mettre en évidence la trop fréquente médiocrité de publications journalistiques écrites trop vite sur le web pour générer de la polémique creuse, des réactions sur le vif, etc.
Si seulement cette rigueur pouvait être appliquée plus souvent dans ce monde !
Un article plus qu'approximatif ! Une succession d'affirmations avec des justifications trop rares.
L'hypothèse du determinisme génétique est tellement intégrée qu'on ne prend même pas la peine de la justifier. Au sujet de l'individu "page blanche" : "c'est tout bonnement faux". Ah bon ? Pourquoi ? Mystère...
L'exemple des phobies dans la partie 1 (Ignorance de l'échelle évolutive) est lui aussi très représentatif. Le fait que ces phobies aient une origine génétique est justifié par la phrase suivante :
"Il est facile de développer une phobie des araignées, des eaux noires ou des serpents (dangers évolutifs), alors que les voitures, si fréquentes dans nos villes et bien plus létales, en provoquent rarement (danger historique)."
Affirmation qui n'a absolument aucun fondement ni scientifique ni même logique. De plus on apprend dans les cours de psychologie couramment délivrés en Licence que si les enfants développent la peur des araignées ou autre c'est qu'ils l'apprennent en observant les adultes ("mes parents ont peur de ça, c'est que ça doit être dangereux").
Autre raisonnement sans aucun fondement :
"Le même gène ne produit pas forcément les mêmes signaux biochimiques dans la cellule. [...] Cela ne signifie pas pour autant que ces gènes n’ont pas une influence perceptible au plan statistique, quand on étudie une population entière."
Cela ne signifie pas non plus qu'ils en aient. Cette suite d'affirmation n'a tout simplement aucune logique.
Par ces affirmations peu cohérentes, ce texte s'apparente plus à un article idéologique que réellement empirique. Et le recours aux liens hypertextes n'y fera rien. Je trouve choquant de lire un article aussi approximatif sur un sujet aussi controversé. La lecture de ce texte confortera chacun dans son camp mais ne fera en rien avancer le débat sur la question.
Les sciences de la nature (dont la biologie et que ses applications à ces primates rigolos que nous sommes) traitent de ce qui est, non de ce qui doit être.
Les préoccupations morales, sociales et interrogations éthiques sont fort honorables mais n'ont pas prise sur le droit des hormones à être sécrétées, pas plus qu'elles ne peuvent imposer aux cloaques des canards de s'enrouler dans le bon sens (cf. doi:10.1371/journal.pone.0000418). N'en déplaise aux antispécistes bienveillants, on a encore le droit de distinguer un chinchilla d'un castor sans se voir traité de rat-ciste ; tout comme la distinction entre individus mâles et femelles n'est peut-être pas toujours un préjugé culturel.
Paille, poutre: même pour la bonne cause, mieux vaut éviter de combattre les éventuelles dérives d'une 'surinterprétation naturaliste' avec ces armes en carton que sont paralogismes et procédés rhétoriques...
Bel et bon article.
"Troisième méprise: l’erreur naturaliste «pour qui, si le viol est naturel, alors il est acceptable» (nous avertit, là encore, Jesse Bering), est bien connue depuis Hume. Le «is» (ce qui est) n’est pas le «ought» (ce qui devrait être), expliquait le philosophe anglais"
C'est qui ce philosophe Anglais dont vous parler? Cela ne peut pas être Hume parce qu'il était ÉCOSSAIS.
Quel plaisir de lire cet article.
Je fais partie d'une association qui s'occupe de la timidite amoureuse, surtout chez les hommes. L'association Patatra http://forum.association-patatra.com/index.php
Nous pensons qu'une partie de cette timidite est encouragee par les idees feminsites, surtout celles qui nie nos instincts et les differences naturelles entre femmes et hommes, ou les considerent comme d'origine culturelle.
Cette association a plus un but pratique, aider les hommes et les femmes timides a s'en sortir, que theorique, production de connaissance.
Neanmoins vous nous feriez un tres grand plaisir de visiter le site et peut-etre participer au forum.
Merci encore pour cet article.
@Naikoify, merci, je n'aurais pas su aussi bien définir le malaise ressenti en lisant un tel article. Plus que biaisé, à mon avis également. Sur un tel sujet, c'est assez terrifiant. "Elles ne comprennent pas, ces pauvres idiotes, et elles s'opposent à la science en plus!"
Etudes sur le sujet, pourquoi pas, peut-être que ça permettrait d'empêcher tout cela un jour.
Mais attention à ne pas faire le beurre des gens qui utiliseront cela comme justification. Il y a façon et façon de présenter les choses, et dans ce cas, cela doit se faire de façon RESPONSABLE.
Le "je mate tes seins mais c'est parce que je suis qu'un homme" passe vaguement. La main aux fesses pour les mêmes motifs, beaucoup moins. Et le viol, n'en parlons pas.
En en parlant de façon imprudente comme d'un truc évolutionniste encore ancré, on ouvre la porte aussi aux personnes qui par mauvaise foi ne font pas la différence entre les acquis de la volonté d'égalité entre les sexes (des salaires, du statut en général) et les bêtises type "les deux sexes sont identiques" qui nient l'évidence. Beaucoup font l'amalgame, parce que ça les arrange d'avoir un motif fallacieux pour maintenir les femmes la tête sous l'eau...
Trop de gens jouent sur les mots à ce niveau, et quand ça va dans le sens de "je te traite comme ça parce que je suis un homme", on sait où ça mène... Cache ce corps tentateur, vite, sinon tu seras responsable d'avoir provoqué une réaction reptilienne naturelle. C'est ça qui me fait hurler dans la présentation de la chose, plus que la recherche en elle-même.
qu'est ce que fournir des faits scientifiques de manière responssable? c'est plutôt le traitement des informations par diverses partie qui ne l'est pas. Avec cette façon de voir il faudrait arrêter toutes recherches car elles peuvent potentielement être instrumentalisée par d'autres personnes.
c'est interressant de voir comment l'être humain se considère détaché de toute animalité. Prétendre que l'homo sapiens n'est plus dépendant dans ses comportements de son génome est une abération. C'est de la vanité. Après dans l'autre sens nos comportements ne sont pas non plus 100% dépendents du génome. Comme toujours on s'attaque au méssager et on ne relativise pas notre rapport au monde....
En aucuns cas ce genres de travaux ne justifie n'importe quel comportements, sauf cas pathologiques ayant une corrélation directe avec tel type de génotype. cela indique une tendence qui est contrebalancée par la société
Vous faîtes une grave confusion entre causes et raisons/justifications.
Ce n'est pas parce qu'une étude sociologique montre que la pauvreté est une cause du vol qu'il devient pour autant légitime pour les pauvres de voler.
De même, qu'une étude de psychologie évolutionnaire montre que le manque de partenaires sexuels est une cause du viol ne rend pas légitime le viol par les hommes en manque.
Les articles que vous critiquez sont très clairs sur ce point. Ils n'ont rien d'irresponsables. Vous vous offusquez parce une lecture biaisée peut en être faîte, mais en l'occurence vous êtes la seule personne à la faire ici.
Vous dites que l'article est biaisé, assertion facile mais qui n'a aucun poids si vous ne citez pas précisément un passage à son appui.
Quant vous résumez l'article par "Elles ne comprennent pas, ces pauvres idiotes, et elles s'opposent à la science en plus!" je me demande si on a bien lu le même texte et si vous savez lire en ôtant vos œillères.
"qu'est ce que fournir des faits scientifiques de manière responssable? "
Pour commencer, expliquer qu'aucunes des études citées n'a été reproduite, que toutes de basent sur un ensemble fragile d'hypothèses invérifiables, notamment :
- nous prétendons connaitre les conditions d'existence il y a 300 000 ans (mais seulement en très gros)
- nous prétendons que le génome évolue très peu en 300 000 ans, et qu'on peut donc considérer qu'on a les mêmes gènes (mais on sait que c'est juste complètement faux)
etc.
Il y a un énorme paquet de problème avec ces études pseudo-scientifique.
"la biologiste et zoologue Patricia Gowaty; «Cet illettrisme scientifique conduit à une compréhension superficielle de la nature de la science et à l'ignorance de processus darwiniens de base.»"
Désolé, mais l'illettrisme est du coté de ceux qui balancent sans précaution ces âneries. La compréhension superficielle de la nature de la science est du coté de l'auteur de l'article.
Quant aux "processus darwiniens de base", allo, quoi, allo.
"qu'une étude sociologique montre que la pauvreté est une cause du vol"
Mais non!!
Aucune étude n'a jamais montré ça.
.
Oui, merci d'avoir si bien montré à quel mur d'incompréhension peut se heurter toute pensée se déployant par delà le bien et le mal ! ...
.
@ victor.digiorgi
Rien à voir, pas d'incompréhension là-dedans, en lisant bien ce que j'ai écrit, vous verrez que je me moque que l'on fasse des recherches là-dessus, tant mieux justement, simplement il faut présenter la chose de façon à justement éviter les incompréhensions et les interprétations pouvant porter préjudice. A ce sujet, l'auteur de l'article a raison en traitant de "l'erreur naturaliste". Afin de l'éviter, justement, il convient de présenter la chose clairement...
Cela permettra également d'éviter les "réactions épidermiques" ayant provoqué l'écriture de cet article. Car oui, "Des recherches sur des maladies mortelles, ou cruellement défigurantes, suscitent sans doute moins d'antipathie et de perplexité." C'est évident, une maladie mortelle ou atroce n'implique pas la volonté de faire du mal d'une autre personne. C'est un aléa de la vie, cruel certes, mais on n'y peut rien.
Là est le noeud du problème et la cause des disputes, à mon avis: tout le monde n'est pas capable de la distance nécessaire pour se dire qu'à l'échelle géologique, le viol est un phénomène naturel facilitateur de la reproduction humaine avec dommages collatéraux en bonus, comme une maladie "sociale" en quelque sorte, dans le grand cycle de la vie. Je parle ici notamment des personnes concernées par la chose de près ou de loin. Il faut respecter cela, c'est tout, et présenter les recherches d'une façon adéquate - si on a un minimum de considération pour la diversité des vécus et sensibilités, bien sûr.
Quant à Naikoify, je ne vois pas en où est le mal dans le fait de souligner que que balancer des affirmations telles que "c'est tout bonnement faux" dans un article lié à un sujet scientifique, c'est un peu léger.
.
Melix, tu dis : « [...] il faut présenter la chose de façon à [...] éviter les incompréhensions et les interprétations pouvant porter préjudice. »
Et je trouve justement que Peggy Sastre nous présente la chose de façon parfaitement compréhensible!
J'ajouterais que « les interprétations pouvant porter préjudice » me semblent devoir être le fait exclusif de ceux qui ne semblent malheureusement pas dotés des facultés de comprendre la chose, sauf le respect que je leur dois. Si l'on est par exemple trop imbibé du principe beauvoirien voulant qu'on ne naisse pas femme, mais qu'on le devienne, on est mal barré face aux affirmations scientifiques... Cela dit, nous savons bien que l'humain est à la fois un inné (matière) et un acquis (culture), mais il ne faudrait pas oublier non plus que tout l'inné de l'humain est en réalité un acquis...
Il faudrait que chacun se pose un jour la question de savoir pourquoi, par exemple, la plupart des humains ont peur du vide sans que jamais personne ne leur ait jamais enseigné cette trouille, et que, toutes proportions gardées, les jeunes gens de 18 à 22 ans se tuent 10 fois plus souvent en voiture que les jeunes filles du même âge, qui se tuent quand même plus souvent au volant qu'en se jetant du 10e étage, ce qui s'explique par le fait qu'il y a des balustrades et des garde-corps partout sur les balcons et le long des escaliers. Mais alors, comment expliquer l'absence d'un équivalent des balustrades et des garde-corps, dans la circulation automobile (au moyen d'un bridage électronique ou mécanique empêchant tout véhicule de dépasser les 30 kmh, par exemple – impensable n'est-ce pas ? ...), sinon par l'absence d'une inhibition équivalente à celle de la peur du vide bâtie en nous depuis des millions d'années?
Ça fait près de 50 ans que les biologistes et les éthologistes savent la différence qui existe entre l'échelle géologique de la sélection naturelle et l'échelle historique de l'évolution culturelle, et qu'ils sont également au parfum de pas mal de comportements rattachés à la première.
Et il faudrait que nous prenions des gants pour ne pas froisser ceux qui ne sont pas encore au courant?
Non ! Au contraire ! Informons-les !
Tant pis pour eux s'ils ne comprennent pas …
-------------------
Petite digression.
Il faudra que nous pensions un jour à étudier le fondement biologique de la mésentente entre les gens, les peuples et les nations, ne serait-ce que pour savoir y pallier en vertu du principe voulant que pour régler un problème, il faut commencer par le comprendre, le problème …
-------------------
Tu dis par ailleurs à la fin de ton message :
« Quant à Naikoify, je ne vois pas en où est le mal dans le fait de souligner que balancer des affirmations telles que "c'est tout bonnement faux" dans un article lié à un sujet scientifique, c'est un peu léger. »
Le mal se trouve dans le fait qu'en disant que le concept de « page blanche » « c'est tout bonnement faux », Peggy Sastre dit la vérité.
La place lui manque évidemment ici pour développer ce sujet d'une importance capitale, mais il suffirait à Naikoify de lire l'ouvrage qu'elle cite à l'appui de cette affirmation pour se rendre compte que le concept de page blanche est tout bonnement faux.
Mais comme Naikoify ne semble pas aimer les liens hypertextes, il se pourrait qu'il ne prenne jamais connaissance de cet ouvrage et qu'il reste en conséquence chargé d'une ignorance bien compréhensible en la matière...
------------------
Bonjour,
Après plusieurs lectures attentives, je trouve que cet texte est loin d'être sans reproches.
1/ Quel est votre problème exact avec le féminisme ? Qu'est ce que le féminisme, selon vous ? Car j'ai bien envie de vous classer en tant que féministe, mais vous semblez vouloir mener un combat contre le féminisme (?).
Pour moi, la définition du féminisme est vaste, et, depuis les années 70, les féministes se sont un peu éparpillés, prenant des chemins parfois opposés. Le but reste le même, les chemins sont différents, parfois totalement à côté de la plaque.
Vous semblez suivre un peu cette mode du "le féminisme c'est ringard, tout mais pas féministe", mais sans les féministes, je et vous n'auriez pas le droit de voter, d'avoir un compte bancaire et d'avorter. Le rejeter comme ça, malgré, comme vous l'avez mis en valeur sur certains points, ces écarts, est, je trouve, regrettable.
2/ Sur les phobies, le mécanisme est pour moi beaucoup plus complexe que vous le décrivez et vos exemples sont un peu faiblards. Je suis d'accord avec le fait que certaines phobies sont acquises. J'ai une amie qui avait peur des chats car sa mère elle-même en avait peur car elle avait des préjugés.
D'autres phobies sont innés ou apparaissent subitement et sont en général totalement obscures. J'ai une collègue qui après avoir accouché a développé une phobie des avions qu'elle n'avait pas avant, sans qu'il ne lui soit jamais rien arrivé en vol ou qu'elle s'angoisse des conditions de sécurité. Des phobies étranges, comme celle des canards, qui nous paraissent loufoques existent aussi.
Pour moi, des phobies comme l'araignée, peuvent, être, clairement, innés ou acquises. On peut avoir peur de l'araignée car elle est vénéneuse, on peut avoir juste peur que l'araignée nous monte dessus et se sentir mal de la voir agiter ses pattes. Ou se finit l'inné, où se termine l'acquis ? Personne ne peut le savoir, dans certains cas.
Pour en revenir sur le viol, sur le même point, pour moi, le but de violeur n'est pas de faire des gosses, mais dans la majorité des cas, satisfaire un besoin sexuel. Je ne vois donc pas qu'est ce que vient faire la pilule ou le préservatif dans cette histoire. A la limite, ce qui limite l'homme dans le viol est plutôt la loi et la pression sociale (le viol c'est le mal, les hommes sont des monstres) qui peut aller à l'encontre de cette envie. On le voit notamment, dans une configuration extrême, chez les Herbivores du Japon, qui, à force d'être rappelés à l'ordre, finissent par tuer leur désir sexuel.
3/ Sur le fait qu'un individu n'est pas une page blanche, je suis d'accord. Le caractère, vient selon moi,de trois composantes:
-génétique ou biologique
-environnemental
-social
Sachant qu'il existe un lien entre ses trois choses, de type chimique, qui est influencé par la structure de corps (la bio) qui influence le caractère donc l'environnement qui influence en réponse le corps.
La question intéressante, est de savoir, ici, quel est le pourcentage d'influence de ses trois critères, mais pour moi, il est pratiquement impossible à déterminer, vu que nous baignons dans le social et sommes attachés à notre environnement.
Je ne suis absoluement pas d'accord sur le fait qu'il y ait un lien quelconque entre le sexe et le caractère. j'ai observé des personnes et aucun des caractères dits féminins ou masculins ne m'a semble évident. j'ai rencontré des hommes et des femmes sensibles, des hommes et des femmes avec du caractère, des cons et des connes, des hommes et des femmes avec ou sans le sens de l'orientation, des maniques des deux sexes, des bordéliques des deux sexes, des créatifs des deux sexes.
4/ Je me considère comme féministe et JE suis scientifique, et je suis d'accord sur à peu près tout votre dernier point.Cependant, Science et éthique, ça n'a pas été toujours joli-joli. Ca va passer pour un cas extrême, mais je citerai bien ses ingénieurs qui ont fait les camps de la mort comme s'il traitait d'un problème intéressant de mathématique...dixit leurs paroles lors de leur procès.
Peut-on se plaindre que des féministes montent au créneau quand on cherche à comprendre le viol ? Je ne pense pas. Dans des pays comme la Somalie, c'est la violée qui est lapidée si elle a la folie de se plaindre...Le viol a été pendant longtemps absolument pas condamné, considéré comme presque normal.
Un jour, la société a fait un choix, celui de punir le viol.
La recherche des causes biologiques derrière le viol doit et devra donc toujours être pris avec des pincettes. Les scientifiques ne doivent pas à hésiter, à mon avis, à faire appel à des personnes capables d'expliquer aux personnes moins scientifiques, que, tout simplement, ses recherches n'ont pas pour but de rendre moins coupable les violeurs, mais de mieux comprendre pou mieux prévenir et mieux traiter.
Le montage au créneau qui me scandalise, ici, est de catégoriser les féministes comme des pauvres connes qui comprennent rien à la science.
Le masculinisme chercherait à promouvoir les droits des hommes et leurs intérêts dans la société civile. Seriez-vous en danger Messieurs ? … Vous m’en direz tant !
Au-delà des arguments développés ci-dessus, au-delà du bien et du "mâle", tout ceci est, à mon sens, peu fondé.
Mique étant la fille !!!
Et si le comportement outrancier des féministes parfois totalement à coté de la plaque était simplement du au comportement machiste de presque tout nos grands pères, d'une grande partie de nos pères et d'une portion non négligeable de nos frères?
Le militantisme pousse les idées à leurs extrêmes pour les rendre plus percutantes. La communauté se nourrit en boucle d'idées parfois déviantes. C'est l'effet du vase clos.
Cependant, il est possible et même recommandé de constater un fait (l'homme est physiquement plus fort que la femme) sans pour autant croire qu'en soutenant cette idée (assez réaliste tout de même) on cautionne la violence des hommes sur les femmes.
Notre société à besoin d'évoluer. Ceci ne peut se faire qu'avec la recherche. Je comprends que des affirmations du genre, l'homme à évolué pour être un violeur efficace et donc la femme à développé des comportements de protection adaptés, puisse faire froid dans le dos. Mais à trop nier ou faire la politique de l'autruche on se retrouve le cul en l'air ce qui n'est pas une position judicieuse si cette théorie est vrai!
Nous sommes des animaux et à ce titre subissons les lois de l'évolution. Descendons l'être humain de son piédestal autoproclamé. Dépassionnons le débat. Et surtout comprenons que les aptitudes ne sont pas des comportements. Si je suis physiquement apte au viol, cela n'implique pas que je doive violer et encore moins que cette aptitude justifie ce comportement. Par contre connaitre cette aptitude et en déceler les implications dans mon comportement, pourrait me permettre d'en comprendre les mécanismes et de me prémunir contre ce fléau.
Le viol devrait être éradiqué et je ne conçois pas que l'on puisse fermer une voie de recherche sous prétexte qu'elle soit polémique. La compréhension de ce qui peu mener au désastre est nécessaire pour prévenir ce désastre.
Mesdames les féministes, continuez à faire votre boulot même si vous en horripilez certains comme moi. Nous avons encore un long chemin à parcourir ensemble. Croyez bien que les hommes aiment les femmes et même les plus puantes des féministes mal embouchées.
Garder simplement l'esprit ouvert et ne voyez pas le résultat de recherches scientifiques comme un justification d'un comportement à proscrire mais comme un moyen de le proscrire.
Un homme qui porte, dans son génome, le pire comme le meilleur.
Peggy Sastre nous dit dans son article que :Ainsi, la misère sociale augmente la probabilité de misère sexuelle et donc celle de violence comme stratégie d’accès aux femelles: que Marcotte et Bering s'embrassent et dansent, ils ont tous les deux «raison».
Permettez-moi de douter de cette phrase!! Car il me semble, et je ne pense pas me tromper, que les viols se produisent aussi dans les milieux aisés, que des hommes de haut rang, vivant dans des milieux aisés sont aussi coupables de viol et plus souvent qu'on ne nous le laisse entendre. Des dirigeants d'entreprise ont déjà harcelé sexuellement et violé des femmes!!! Alors dites moi où se trouve la misère sociale qui " entraine, soit disant, la misère sexuelle".
D'autre part, les violeurs ne sont pas tous des hommes au physique ingrat, effrayants et ne sachant pas parler aux femmes!!
Il est arrivé bien souvent que le violeur soit un homme qui soit physiquement séduisant, qui donnait l'illusion d'être un homme charmant et qui savait parler aux femmes!!!
Cherchez l'erreur!!!!!
Les êtres humains se forgent avec l'expérience du milieu où ils vivent, avec l'éducation, le modèle de leurs parents, leurs rapports avec les autres enfants, les autres individus, le contexte social. Ca c'est certain, mais il y a aussi leur propre conscience, leur capacité à s'informer que ce soit par les journaux, les sites internet, les livres, la télé et autres médias.
Deux enfants nés dans la même famille, subissant des mauvais traitements, ne se développeront pas psychologiquement de la même façon. Il peut y avoir des différences, l'un deviendra un criminel, l'autre aura une vie sociale saine, parce qu'ils auront chercher différemment à survivre et guérir des souffrances de leur enfance.
Un enfant né dans un milieu social pauvre pourra devenir un type bien alors qu'un enfant né dans un milieu aisé pourra devenir un type mauvais!!
Il est donc difficile de parler de gène, d'ancrage de comportement depuis la nuit des temps et de comportement inné, car cela peut-être du cas par cas!! Il y a pleins de choses qui rentrent en compte dans la construction de notre moi.
Je me permet de répondre à votre message car il traduit à mon sens une incompréhension grave et commune de ce qu'est la science.
Les travaux que vous critiquez sont fondées sur des analyses statistiques.
Par exemple, l'une des études que vous critiquez (Do “Good Genes” Predict Forced Copulation?) n'affirme absolument pas que tout les violeurs sont moches, mais que la proportion parmi les violeurs d'hommes au physique ingrats (mesuré par l’asymétrie du visage) est supérieure à leur proportion dans la population générale. Cela indique que la laideur est un facteur du passage à l'acte (parmi d'autres !). Que certains hommes séduisants et beaux soient des violeurs est inclus dans ce résultat et ne l'invalide pas. Vous pouvez chercher l'erreur, elle n'est pas là.
Le viol, comme tout phénomène social, est multifactoriel. Par définition, l'analyse scientifique tente de l'expliquer en séparant un par un ses différents facteurs. L'importance relative des différents facteurs est toujours difficile à évaluer, mais cette évaluation ne peut reposer que sur une méthodologie robuste et pas sur des idées arrêtées.
Qu'il y est plein de choses qui rentrent en compte dans la construction d'une personne est une évidence, l'un des buts de la psychologie est précisément de faire l'inventaire exhaustif de ces choses. Qu'il existe des facteurs éducatifs (comme vous le soulignez) n'implique pas qu'il n'existe pas des facteurs génétiques et réciproquement.
Enfin, la science (en tout cas la psychologie cognitive et évolutionnaire auquel se rattache ces travaux) ne s'intéresse pas "au cas par cas", elle cherche à établir des régularités, des "lois de la nature". Le cas par cas est ici l'affaire de la justice, qui juge bien différemment que ne raisonne la science.
"Cela indique que la laideur est un facteur du passage à l'acte (parmi d'autres !)."
NOOOOOON!
Cela ne veut PAS DU TOUT dire ça.
La technique habituelle du Strawman. On prend le plus ridicule des opposants à notre point de vue et on en fait le cas type de tous les opposants. Dans cet article c'est une Straw Woman. J'aimerais voir ce que Peggy Sastre peut dire au sujet des publications de Sarah Hrdy sur le sujet. Comme entre autre pour «il n'y a pas un génome mais deux génomes», «un gène ne doit pas être létale à un des deux sexes pour qu'il se perpétue dans l'espèce». Mais le pire dans les thèses sociobiologiques c'est dans leur affirmation que l'évolution culturelle n'est pas dominante dans l'évolution des sociétés humaines. Comme si c'était des génomes différents qui font que l'humanité parle un millier de langues différentes. Comme si l'évolution technologique, qui permet depuis des milliers d'années à une poigné d'hommes lourdement armés de tenir en respect et d'imposer leurs volontés à des milliers d'hommes/femmes désarmés, n'avait eu aucun impact sur l'évolution de la violence sociale sous toutes ses formes y compris le viol.
@Peggy Sastre : Personnellement j'ai bien aimé votre article, mais c'est certainement car je suis un homme.
Par ailleurs je suis assez d'accord avec Victor, prenez un peu de distance sur des articles de ce genre.
Il est très facile de se laisser tomber dans des réactions émotionnels (car le sujet s'y prête), mais le thème est étudié par des scientifiques. Comme vous le savez, l'exploitation et la restitutions des résultat y est généralement dépouillé de sentiments.
Après les expériences menées peuvent être bidons ou non, contestables et contestées. Personnelement je ne connais pas le sujet, et je suis loin d'être un scientifique, donc mea culpa je ne jugerais pas.
Néanmois,
- @Naikofy, vous dites :
"Si les enfants développent la peur des araignées ou autre c'est qu'ils l'apprennent en observant les adultes ("mes parents ont peur de ça, c'est que ça doit être dangereux")."
Ce n'est que partiellement vrai. La réponse la plus complète (et logique puisque vous y tenez tant ;)) serait de dire : "La peur des araignées provient (généralement) de la reconnaissance des dangers évolutifs ancré dans l'esprit humain, ainsi que de l'observation des réactions de ses pairs et de l'association que fait la société entre Araignée et Danger."
Sinon on tournerait en rond, si j'ai peur des araignées c'est à cause de mes parents, mais eux ils en ont peur à cause de qui ? C'est le serpent qui se mord la queue.
Acceptez donc l'idée (juste l'idée pas la certitude! ) que certains dangers sont dû à l'expérience qu'en on fait nos ancêtres et qu'ils nous on transmis.
- Autre point :
"Affirmation qui n'a absolument aucun fondement ni scientifique ni même logique."
J'aimerais ajouter que la science n'est pas forcement logique, ou du moins, qu'elle ne suit pas forcement VOTRE logique.
Enfin, comment pouvez-vous vous même contester les faits "scientifiques" que relate Peggy Sastre sans donner vous même plus d'explications et de références ?
C'est pourtant ce que vous lui reprochez ...
Je tiens aussi à dire que j'ai lu les articles de Jesse Bering, Amanda Marcotte et Titiou Lecoq.
On sent clairement qu'il est bien délicat de parler de certains sujets sans tout de suite être taxé de tous les mots du monde, ou du moins de créer des polémiques parfois bizarre (certaines fois j'ai le sentiment ténu qu'apparaît un clivage H/F dans les discussions).
Est-il choquant de se dire qu'homme et femme sont différents ? Est-ce rabaisser les personnes ? Être un super méchant ?(Pour rebondir sur l'article de Titiou Lecoq).
Hum, hum, hum ...
Je suis donc frustrée.
" Nous avons quasiment les mêmes gènes que nos ancêtres ayant vécu voici 300.000 ans dans la savane africaine,"
Absolument faux - mais le "quasiment" est la carte joker permettant de passer toute évolution significative avérée de notre génome dans le "quasiment".
Et on peut prouver l'existence d'une évolution, mais on ne peut pas prouver une non existence!
Donc c'est un discours non scientifique. Il semble que, on pense que...
" et nous tendons ainsi à avoir les mêmes comportements, lorsque ceux-ci sont influencés par les gènes. "
NON
Bref, l'article est de la foutaise, pas besoin d'aller plus loin.
"Au lieu d'éructer contre la misogynie "
Bla bla bla
J'en vois qui éructent, traitent les autres de minables qui ne comprennent rien à la science.