Bienvenue dans la saga du clito sur ZoneZeroGene, pour savoir enfin tout ce que vous ne pouvez même plus demander de crainte de passer pour une cruchasse de la foufoune.

Pourtant, au départ il nous semblait superflu de consacrer encore des articles au clitoris : on en parle souvent ici, et on imaginait les lectrices et lecteurs plutôt bien informés. Mais les messages récurrents qui nous parviennent, truffés de questions diverses au sujet du clito, de l’orgasme et de ses mécanismes, nous ont fait changer d’avis : à votre demande, voici donc une synthèse consacrée au clitoris et à l’orgasme.

Aujourd’hui, son anatomie (et puis un petit chouïa d’histoire aussi, mais pas trop).

Le clitoris, toute une histoire…

Hippocrate en son temps l’avait déjà localisé et identifié et, de façon très pertinente, il le considérait comme le siège du plaisir de la femme. Le corps médical moyenâgeux lui reconnaît également le droit d’exister (une chance !), mais uniquement sous couvert d’optimisation de la fertilité féminine : en effet, afin d’augmenter les chances de tomber enceinte, il était recommandé de masser le clitoris. A la suite de cela, au XVIème et XVIIIème siècle, le clitoris fit l’objet de nombreuses recherches et donna lieu à l’émergence de théories dont plusieurs médecins revendiquèrent la paternité, notamment Gabriele Fallopio (qui donnera son nom aux trompes de Fallope).

Il semblerait que ces Sherlock Holmes de l’investigation clitoridienne aient pris très à coeur cet enjeu hautement symbolique. Au final, tous furent bien forcés d’admettre que le clitoris était connu depuis le début de notre ère.

Mais après tout, qu’est-ce qui compte le plus : que des médecins puissent s’attribuer le mérite d’une découverte médicale ou que nous, les femmes, sachions avec précision quelle est l’anatomie et le fonctionnement de notre clitoris ? En ce domaine, l’ignorance n’est pas un crime mais elle est regrettable.

Le clitoris est tout simplement, et ce de façon indéniable, l’organe majeur du plaisir et l’acteur principal de l’orgasme, soutenu par de très bons seconds rôles.

Petite anatomie du clitoris

Avant d’entrer dans le vif du sujet, faisons le tour de notre sexe : bien que la déferlante d’informations dont nous sommes abreuvées soit supposée faire de nous des expertes du plaisir sexuel, naviguant de dossiers sexo en conseils pratiques, sans oublier les fameuses « histoires vécues » de lectrices à la sexualité débordante, merveilleusement variée et invariablement épanouie (comment font-elles ?), il serait peut-être intéressant de revoir nos fondamentaux, et de faire le point sur notre équipement de base.

Le mont de Vénus : il se situe au-dessus de l’os pubien, et consiste en une masse graisseuse (oui, je parle bien de gras, pas de panique, à certains endroits c’est normal voire nécessaire) naturellement recouverte de poils. C’est une zone relativement innervée, donc réceptive aux caresses.

Les grandes lèvres et les petites lèvres : le long de la vulve courent les grandes lèvres, dont la face externe est également recouverte de poils, du moins avant l’attaque d’une esthéticienne sadique armée d’une bande de cire. La face interne, elle, est lisse, imberbe et humide. En cas d’excitation, les grandes lèvres gonflent et sont le siège d’une agréable sensation s’apparentant à un léger picotement ou de légers frissons, voire des palpitations diffuses. Les petites lèvres, quant à elles, consistent en deux plis parfois dissimulés par leurs copines les grandes lèvres : copieusement innervées, très sensibles et composées de tissus spongieux, elles sont extrêmement réceptives à la caresse, bien que la sensibilité varie d’une femme à l’autre. Tout en haut de la vulve, les lèvres recouvrent le gland du clitoris : c’est le capuchon. Elles se rencontrent ensuite en dessous de ce dernier pour former le « frein ». Cette zone de rencontre est également très sensible, à tel point que chez certaines femmes, la stimulation directe peut se révéler douloureuse.

Le clitoris (on y arrive enfin !) : si l’on tire légèrement vers le haut le capuchon formé par les lèvres, on aperçoit une sorte de petite masse ferme, de taille variable selon les femmes, mais se rapprochant souvent de celle d’un petit pois : c’est le gland du clitoris. Oui, de la même façon que les mecs possèdent un gland au sommet de leur pénis, notre clitoris a droit au sien. A noter d’ailleurs que notre gland à nous possède plus de terminaison nerveuses que le leur, ce qui, vu la différence de taille entre les deux organes, a de quoi laisser rêveuse…

Mais ça, c’était seulement la partie émergée de l’iceberg : sous la peau, le gland du clitoris est en effet prolongé, dans la direction de l’os pubien, par la base qui se subdivise en deux jambes, appelées les crura, et elles-mêmes attachées à la voûte pubienne. Par ailleurs, entre les petites lèvres et les crura le clitoris est également prolongé par les bulbes vestibulaires : constitués de tissu érectile, ce sont deux masses de consistance spongieuse qui encerclent en partie l’urètre et le vagin, formant un tiercé gagnant et très sensible : clitoris + urètre + vagin. De fait, lorsque les bulbes vestibulaires se gorgent de sang, ils rétrécissent l’entrée du vagin et augmentent ainsi les sensations.

Regarde le dessin, pour te faire une idée :

La taille du clitoris varie selon les femmes mais ne détermine en aucun cas la réceptivité au plaisir. Le comportement du clitoris est, pour certains points, relativement semblable à celui du pénis : en état d’excitation, il se gorge de sang et gonfle, caractérisant ainsi une véritable érection, et les femmes connaissent également les érections spontanées pendant le sommeil paradoxal : comme quoi l’égalité des sexes est définitivement une chose acquise… en matière de sexe !


Prochainement sur ZoneZeroGene dans la saga du clito :

Episode 2 : vie privée, vie publique

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