SEXACTU PAR MAÏA MAZAURETTE
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HARD TO GET

Vendredi, 6 Juillet 2012 par Maïa Mazaurette

Cet article fait suite à celui d’hier sur le découragement des femmes sur les sites de rencontre : j’expliquais que les hommes sont trop faciles à pécho, et j’aimerais revenir sur ce point. Allez-vous, BON SANG, nous donner du fil à retordre ? Parce qu’on aime ça, en fait. Pas parce qu’on est masochistes, mais parce que ça change.

Déjà, les hommes difficiles retournent les enjeux de pouvoir dans la drague homme-femme (article hétérocentré, pardon à genoux aux queers que je n’oublie jamais dans mon petit coeur) : ce n’est pas toujours agréable, mais c’est intéressant. Il se passe un truc. Il se passe autre chose qu’avec les douze mecs précédents. Des fois il n’en faut pas plus pour tirer son épingle du jeu - et les pick-up artists ne disent pas autre chose.

Les Américains ont une expression pour cette “résistance” de drague : to play hard to get. Notez le play : il s’agit de jouer un rôle - celui de l’homme pas du tout mort de faim, et qui couche avec les femmes dont il a envie et pas avec les femmes en général (même quand il est effectivement mort de faim) (notez que même en situation de grande famine, l’immense majorité d’entre vous ne couche pas avec des animaux morts, vous avez donc deux-trois standards, que vous le vouliez ou non).

L’homme hard to get couche avec des individus, pas avec des occasions. Il couche quand il veut et pas quand il peut. Oui je sais, j’ai déjà vaguement écrit cet article, mais je constate que c’est rentré par une oreille et ressorti par l’autre. (Il faudra que je vous raconte mon dernier samedi soir.)

Les femmes d’aujourd’hui, pour peu qu’elles aient un peu confiance en elles (et si elles sont jolies, alors elles ont souvent confiance en elles), ce sont des guerrières. Quand vous vous aplatissez, quand vous avez consenti par principe, avant même le premier round de vannes et de sous-entendus taquins, vous frustrez cette partie conquérante des femmes qui ne peut s’exprimer que dans la drague.

Je veux dire : c’est LE moment où nous sommes prédatrices, en contrôle, joueuses et autorisées à utiliser notre décolletté. Si vous tombez de votre chaise tout de suite, vous nous privez de rien moins que notre moment de gloire. Vous ne nous rendez pas service. Vous ne vous rendez pas non plus service à vous-mêmes. Parce que quand on a mis trois heures à se préparer pour draguer, on n’a pas envie de remporter la partie en trois secondes. On veut profiter du moment suspendu où on se bat. Où on ne sait pas. Mais où on se doute.

Vous aurez donc l’obligeance, comme devoirs pour ce week-end, de bien vouloir faire traîner les situations glissantes. La drague ne devrait pas ressembler à de l’eau tiède. Encore moins aux parties de mikado avec ses petits neveux, quand il faut baisser son niveau pour laisser l’autre gagner - il y a des nanas qui quittent la partie pour moins que ça.

Ceci vaut surtout, bien sûr, si vous êtes assez téméraire, ou assez désinvolte, ou assez calé en drague, pour considérer cette activité comme un sport et comme the game (c’est mon cas). Cette distraction est un luxe, sans doute. Mais je pense que même quand il y a un enjeu, des sentiments ou des egos un peu trop fragiles pour les hommes hard to get, ça reste une bonne idée de ne pas céder comme une avalanche.

Ce que je demande, c’est juste du temps qui augmente pendant que l’espace entre deux personnes se réduit. Rien de bien compliqué. Rien de trop hard, mais un tout petit peu quand même. On n’est pas (plus) des enfants de choeur, je crois.

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Gimme a little pain
commentaires
  • vica Mercredi, 11 Juillet 2012

    Les faits te font-ils si peur? Les faits vont contre ce que tu penses donc tu les ignores? Ou tu ne veux pas mettre les faits aux grands jours afin que l'on ne voie pas les dynamiques de pouvoir? Les faits sont clairs comme de l'eau de roche, si on peut définir le pouvoir sexuelle comme une valeur alors la grande majorité de cette valeur est détenue par les femmes. Les femmes ont le pouvoir sexuelles et ce qui fait tourné le monde c'est le sexe, ce qui fait que dans une société libre sur le plan sexuelle se sont les femmes qui dominent ça t’arrache la bouche de faire ce petit constat? Mais peut être qu’en tant que dominante/privilégiée tu ne t'es pas aperçu de ton statut (comme bien d’autre qui tentent de le feindre).

  • yvanobi Mercredi, 11 Juillet 2012

    Bonjour peuple féminin, je suis tombé sur cet article dans les feeds d'une amie, et j'aimerais simplement dire que si les filles étaient plus entreprenantes, il y aurait certainement une résistance accrue de la part des hommes. Pour un individu lambda ( dont je pense faire partie, pas trop moche et pas trop con ) ca reste une occasion difficile de rencontrer l'ame " soeur " ( ou simplement un date ). En étant plus aux études et en ayant des activités sociales orientées masculine, les rares fois ou l'on rencontre quelqu'un qui nous plait, peu d'entre nous ont le luxe de pouvoir feinter le non interet. ( je place ca dans le context d'un mec lambda toujours, pas d'un player qui arrive et fait son show en boite ou whenever. ... )

  • Marianna Mardi, 10 Juillet 2012

    Je suis à New York en ce moment et je trouve que d'une manière générale, les américains sont tous plus "hard to get" que les Français. Non pas à cause d'un soi-disant meilleur résultat avec les filles mais parce qu'ils utilisent le système du date. Date = moment où deux personnes se confirment l'une et l'autre qu'elles sont disponibles. Donc forcément, pendant ce moment, elles apprennent à se connaître par qu'il y a beaucoup moins le côté "est ce qu'il/elle est intéressé(e) ou pas?" puisque basiquement, à partir du moment où le date est posé, l'autre est intéressé. Ca me donne l'impression que les Américains que j'ai rencontrés concluent plus par affinités personnelles que par affinité du moment (le romantisme, le piquant et l'incertitude de la drague à la française) ce qui rejoint ce que tu dis sur "coucher avec un individu, pas une occasion". C'est la différence fondamentale que j'ai remarquée ici entre la drague à la New Yorkaise et la française. Qui quoiqu'on en dise, me manque terriblement, parce qu'elle est faite de surprises et d'inattendus, bien plus que l'autre, beaucoup trop cadrée (j'ai fait un article là-dessus : http://mariannadobrasil.over-blog.com/article-topless-107936913.html ). Tout ça pour dire que perso le "hard to get" je trouve ça plutôt hypocrite. Si encore le rôle était bien joué. Mais chez une grande partie de mecs qui le tentent, ça se voit à DES KILOMETRES qu'ils se retiennent ahah!!

  • ElTchoupi Lundi, 9 Juillet 2012

    Bonjour Maïa, fervent lecteur de votre Blog (on ne se connait pas encore, je vouvoie !), je me permet de poser une question simple: Les femmes ont l'habitude de se faire draguer parce que les hommes "ne sont pas difficiles", du coup, elles attendent qu'on les drague.. mais il faut la jouer "hard to get" pour faire bien... Donc, oui, faire monter la pression, c'est sympa et ça donne des explosions sensationnelles, mais faut quand même que l'un des deux soit "pas trop hard to get", sinon, on continue à se regarder dans le blanc des yeux, non ? (je passe sous silence le fait que pendant qu'on la joue "hard to get", la demoiselle en face peut se contenter de faire "NEXT !" puisque le reste de la population -grouillante si tu veux- est restée "easy to get"...)

  • SCOOP Dimanche, 8 Juillet 2012

    hahaha maia se révolte contre la nature... bah les hommes sont pas difficiles cocotte c'est comme ça faudra t'y faire... enfin, heu, non, rien. continue à croire que le prince charmant alpha existe, c'est mieux, je préfère, je veux que tu achèves de foutre ta vie en l'air, c'est tout ce que tu mérites. de toutes façons à ton âge c'est trop tard

  • gregi Dimanche, 8 Juillet 2012

    Je déteste cette attitude de "hard to get" que les françaises jouent, surtout quand c'est évident qu'elles sont intéressées par moi. Cette attitude me fait perdre tout intérêt que j'avais pour la fille. Voila pourquoi moi même je ne joue pas à ça. Si les deux parties sont attirés, que la discussion se passe bien, qu'il y a flirt et de la tension sexuelle dans l'air pourquoi compliquer les choses. A j'avais oublié votre leitmotiv est "pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer"... Et puis biologiquement l'homme est le chasseur, ce n'est pas dans sa nature de la jouer difficile à avoir puisque sa mission est de se reproduire. Maia si tes ancêtres l'avaient joué "hard to get" je crois pas que tu serais là aujourd'hui à nous parler de tes fantasmes de bourgeoises.

  • Zol' Dimanche, 8 Juillet 2012

    @ Le Rastaqueer : il faut aussi voir qu'une fille qui propose dans la rue, c'est tellement inhabituel que c'en est suspect, et qu'un refus est donc normal. Par contre, dans un lieu socialement fait pour ça (une boîte de nuit, par exemple), une fille "pas trop affreuse", si elle veut baiser à la chaîne, aucun souci. Un mec, même canon, j'ai des gros doutes. Enfin j'ai jamais vu ça en tout cas.

  • Le Rastaqueer Dimanche, 8 Juillet 2012

    @ A : tu n'existes pas, NO EXCEPTIONS.

  • A Dimanche, 8 Juillet 2012

    Chère Maïa, Je suis un homme "hard to get". Et chiffres à l'appui, je pécho beaucoup moins que mes camarades en disponibilité immédiate (c'est à dire jamais). De l'avis général, je ne suis ni moche, ni totalement inintéressant. Pourriez-vous m'expliquer ce paradoxe ? Existe t-il donc un seuil de difficulté qu'aucune femme n'est prête à relever ? Compte tenu de ces observations (probablement pas représentatives, certes), ne trouvons nous pas ici une explication crédible quant au comportement des hommes ? A savoir qu'ils sont faciles parce que ça marche, et qu'ils ne sont pas hard to get parce que ça ne marche pas. Cordialement.

  • nogaz Samedi, 7 Juillet 2012

    la référence a la FZ est juste la pour tacler les dragueur tant aimer par maïa . dommage, j'aurai peut-être due la mettre en fin de commentaire pour en valoriser le reste.

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