Champetre by ~TomThomas Champêtre Un été. Une bonne chaleur, une forêt. Il vit ses yeux gourmands de plaisir. Et faisant tinter son bracelet de cheville, elle se lova au berceau de nature qui les entourait, et regarda au fond de ses yeux, où pétillait chez lui aussi le plaisir à venir. Le visage de l'homme était sous l'empire d'une joie profonde, et en son intérieur la femme n'était plus dominée que par un seul sentiment, celui de l'amour, qu'on pouvait voir s'épanouir en elle. Ces cheveux longs, ces iris céruléens, cette peau blanche, pure comme du lait, à peine tachée de quelques éparses tâches de rousseur, marquait cette union. Enfin nous sommes réunis O enfin ensemble loin de tout lui et moi enfin seul Doucement, sa main se saisit de son épaule, la faisant doucement choir. Remontant le long du cou, elle caressa sa joue imberbe. À ce moment, sortant du coin extérieur de l'orbite, un ruisseau de larmes de joie vint s'assagir entre ses seins, avant que la tête ne les rejoigne dans un torrent de rire. Ses bras l'enlacèrent, son visage se tendit, sa langue parcouru son ventre avec une persévérante ardeur, et leurs voluptueuses pupilles se joignirent en un langoureux baiser. Le flot des sourires et des caresses étaient bus avec une envie pressante et jamais rassasiée. Et le désir, alors seulement une étincelle, se transformait en brasier ardent : les épines de l'amour avaient profondément transpercées ces deux êtres, et le suc se répandait alors dans leurs membres, mettant à bas toute pudeur excessive. O ne peut on m'aimer davantage me repousser plus profondément sur ce lit de fleurs sur ce lit de bourgeons sur ce lit de racines et de terre pourquoi n'est-ce pas fait et si non ce n'est pas possible son esprit ne peut être ailleurs ou alors peut être avec cette jeune personne qui nous a vendu hier des muguets qui était fort belle O et ils ont discutés plus que de coutume surtout pour du muguet et j'ai bien vu ses mains et elle s'est éloignée de nous avec un grand sourire et un clin d'œil c'est louche mais dans le fond O non ce n'est pas son genre mais avant moi combien se sont retrouvé à ma place O oui tellement O oui je l'aime O non mon amour n'est pas partagé Le cocon de porcelaine était brisé, et la métamorphose de la chenille n'étant pas complète, s'est empli de doutes qu'elle sortie de ce temple de soie. Le bourgeonnement de cette horripilation vertueuse fit obstacle aux embrassements étroits. Mais de l'autre, la douceur prodiguée, le nectar à l'embouchure des lèvres, les fleurs offertes par chaque infime mouvement, l'amour déferlant, eu tôt fait de cette jalousie, la transformant probablement en vertu avant qu'elle ne se tut. Le jeu qui s'en suivit consistait plus qu'en une composition musicale, ou le rythme essayait parfois d'être brisé, comme en arrivant dans la région des hanches, où, alors perdu dans une trop longue contemplation, il fallut que les lianes de ses bras l'enlace pour le retrouver ; ou parfois, les instruments partaient dans des envolées lyrique, et prenant ses pieds pour des nymphéas, ils furent baisés et aimés au même titre que le reste du corps. Puis, dans un allegro, la partition passa du binaire au ternaire, les poitrines se levaient et s'affaissaient à un rythme effrénés, portant aux nues les seins sillonnés et baisés. Un instant ce joyeux tumulte s'arrêta. D'un geste du bras, ils enlevaient à l'autre les cheveux parsemés de boucles éparses qui choyaient en ce décor de chair. Les joues couvertes de sueur, les lèvres décelant aux yeux l'abondance de baisers trop vif, ils se dévisageaient, dévisageaient leur état, leur poitrine, leurs seins gonflés de plaisir, les éclairs de leurs dents jaillissant du carmin de leurs lèvres lors de délicieux sourires. O que fais tu ne t'éloigne pas reste O je t'en prie tu m'as convaincu quant au partage de l'amour que je te porte viens reviens soyons un moment encore O mon amour toi je t'en prie reste la tête contre mon sein reste non ne la relève pas j'aime pouvoir contempler tes cheveux à ce moment là qui arrive O oui je t'en prie regarde moi à présent regarde moi regarde le plaisir faire son œuvre et regarde toi en moi regarde toi à l'acmé du plaisir tu le sais je t'aime je le sais tu m'aime oui je veux bien prend du plaisir là où je peux moi aussi t'en donner Oui je veux bien Oui. (c) Tom Thomas Krebs