Dans le cadre de ces controverses militantes autour de la prostitution —pour ou contre la prostitution, pour ou contre la pénalisation des clients— l’argument de la dynamique prostitutionnelle dans le couple est souvent avancé, notamment pour mettre en évidence l’omniprésence d’une certaine forme de tarification sexuelle dans l’institution même du mariage.
A l’opposé des abolitionnistes qui assimilent la prostitution à la traite des êtres humains et à l’esclavage, certains mouvements libertaires estiment que le fait de combattre la prostitution en tant que fléau recouvre en fait une volonté de moraliser notre société. Et pour contrer cette supposée offensive morale, la comparaison de la prostitution «classique» et de la prostitution conjugale est un argument choc, s’appuyant sur les thèses de chercheurs comme Gail Pheterson, qui affirme la présence d’une transaction économique dans le mariage en ces termes:
«Les femmes doivent fournir des services ménagers, sexuels et reproductifs aux hommes en contrepartie de compensations matérielles plus ou moins importantes.» [1]
Paola Tabet, pour sa part, évoque un continuum de l’échange économico-sexuel qui va du flirt au mariage en passant par la prostitution [2].
Dans ce contexte, on est amené à se poser une question: cet échange «économico-sexuel» est-il uniquement le symptôme d’une soumission de la femme à la puissance masculine dans certains couples, ou le mariage, par sa nature même, fait-il de tout conjoint une pute, quel que soit son sexe?
Revenons aux fondamentaux de l’institution: si le mariage est considéré comme un acte solennel fondateur de famille, il reste avant tout un contrat, signé par les parties, et générant des obligations réciproques entre époux, notamment l’obligation de communauté de vie postérieure au mariage, anciennement appelée «affectio matrimonialis». Et le mariage étant primitivement tourné vers la survie de l’espèce, cette communauté de vie va bien au-delà de la seule cohabitation. Le couple marié doit se reproduire.
Cette obligation a des conséquences: le mariage suppose l’existence de relations sexuelles dans le couple, fussent-elles stériles. Et ces relations sexuelles sont considérées comme le gage d’une réelle intention matrimoniale, le fameux «affectio matrimonialis». A ce titre, le sexe au sein du couple marié est un élément fondateur de l’institution même.
Par conséquent, un conjoint qui se refuse sexuellement à l’autre peut se voir opposer une demande de divorce de la part de l’abstinent forcé. Plus fort encore, un refus des rapports sexuels «ab initio» (c’est-à-dire un mariage non consommé) peut faire l’objet d’une demande d’annulation.
Evidemment, tout cela est théorique. Mais la réalité quotidienne du couple marié écarte-t-elle pour autant tout échange sexuel à caractère économique? Pas si sûr.
En tant qu’obligation, tacite ou expresse, le sexe peut se rapprocher d’une transaction économique de fait. Et la prestation sexuelle au sein du couple marié s’inscrit bien souvent dans un système de tarification implicite, qui va bien au-delà du simple rapport sexuel consenti pour éviter les conflits. Faire un effort quand on n’a pas réellement envie de faire l’amour, accorder à l’autre une gâterie compensatoire, c’est une chose. Mais le marché global, reposant sur une offre et une demande à long terme, voilà qui est lourd de conséquences et qui suggère souvent une forme de prostitution au long cours dans le mariage.
Le sexe conjugal, c’est parfois un argument de négociation, et un outil de règlement des conflits. Et quand la presse féminine évoque de façon quasi impérative l’importance d’une vie sexuelle épanouie pour «préserver le couple», elle encourage d’une certaine façon la tarification des rapports sexuels.
En effet, expliquer que sans vie sexuelle épanouie (et régulièrement pimentée) le couple est en danger, cela suppose de passer outre l’existence même du désir: il faut baiser pour faire vivre le couple, sous peine de voir le conjoint délaissé se tourner vers des satisfactions extérieures. Il faut fournir, produire du sexe, à la fois en quantité et en qualité, afin de préserver le bon fonctionnement conjugal dans sa globalité. Se forcer un peu est alors considéré comme un acte de maturité sexuelle.
On en arrive donc assez facilement à une sorte de deal qui conditionne la santé même du couple: je couche avec toi, je te satisfais et je te rends heureux. En échange, tu m’apportes une sérénité quotidienne, nous évitons les conflits, et tu restes avec moi. Contrairement aux apparences, on n’est plus là dans la dictature de la performance mais dans un schéma d’échange économique, dont le sexe est la monnaie.
Par ailleurs, les composantes économiques du sexe conjugal dépassent aujourd’hui la simple gestion des flux financiers au sein du couple, bien que la circulation des biens soit encore effective (petits cadeaux, gratifications, attentions matérielles diverses). Et si on a pu affirmer que les femmes fournissaient autrefois des prestations sexuelles en échange d’une sécurité matérielle, l’accès à l’autonomie financière a rendu cette composante presque caduque, même si en pratique les femmes gagnent souvent moins d’argent que les hommes. Le fait est qu’elles ne couchent plus en échange d’un toit et d’une subsistance, mais que les conjoints échangent du sexe contre des compensations relationnelles, tout autant que matérielles.
Aujourd’hui en effet, les deux sexes sont concernés par la tarification sexuelle conjugale: la pression pèse sur les hommes comme sur les femmes, et le sexe est une véritable valeur ajoutée, qui détermine souvent la bonne santé du couple, et devient au fil du temps une sorte de monnaie d’échange.
Et là, il ne s’agit pas simplement de s’envoyer en l’air pour éviter une dispute, ou assouvir les besoins de son conjoint, mais d’utiliser le sexe comme moyen de se vendre à l’autre en tant que partenaire de qualité. Et le retour sur investissement est plutôt rentable, puisque la qualité de la vie sexuelle, indépendamment du désir proprement dit, va influer sur la pérennité même du couple.
C’est là qu’on rejoint la dynamique prostitutionnelle, qui en appelle au consentement à l’acte, et non au désir de l’acte. Et cette distinction entre désir et consentement est au cœur même de la notion de prostitution. Mais à l’opposé de la prostitution classique, dans laquelle l’individu prostitué vend ses faveurs sexuelles, délivrant ainsi son partenaire de toute autre obligation (affection, tendresse, attention), la prostitution dans le couple est au contraire un moyen d’obtenir ces attentions, indépendamment du plaisir qu’on retire éventuellement de l’acte sexuel.
Le système conjugal, qui semble donc être le plus éloigné de la dynamique prostitutionnelle, révèle dans son fondement même la présence d’une prestation sexuelle tarifée. Alors, une fois mariés, nous devenons tous des putes, chacun à notre manière.
Gaëlle-Marie Zimmermann
[1] Le prisme de la prostitution, Gail Pheterson, Editions L’Harmattan, 2003. Retourner à l'article
[2] La grande arnaque, Sexualité des femmes et échange économico-sexuel, Paola Tabet, Editions L’Harmattan, 2004. Retourner à l'article
ce n'est pas toujours vrai. l'homme et la femme sont des collaborateurs importants dans le couple.
Je suis tout à fait d'accord sur la notion de collaborateurs. Un peu comme en droit commercial d'ailleurs(le conjoint peut être déclaré "conjoint collaborateur") ;) Non, je déconne, tout n'est pas juridique dans le mariage, encore heureux !
Ceci dit, le concept de collaboration ne s'oppose pas forcément à une tarification implicite du sexe. Les eux peuvent cohabiter, alterner. Ou pas.
assez vrai en fait.... et c'est bien, cela va faire hurler les féministes ;-)
La prostituée est haïe par la femme mariée, parce qu'elle donne aux hommes, pour une somme dérisoire, ce que l'"honnête femme " vend si cher...
Mais, ce petit commerce est considéré avec beaucoup de dédain par celles qui ont atteint la troisième marche du podium : quand on est enfin divorcée, l'argent tombe régulièrement et l'on a plus rien à donner en échange !
Le mariage est considéré comme de la prostitution légale quand la femme n'a pas d'autre choix pour vivre que d'offrir ses prestations sexuelles à son mari de gré ou de force. Si elle bosse et gagne sa vie comme lui, même moins payée, la relation sexuelle n'est plus une prestation qu'elle doit fournir obligatoirement... Pas plus d'obligation du côté de l'homme d'ailleurs. L'argent n'est plus moteur. La bonne santé du couple oui mais on s'éloigne du système prostitutionnel là. Donc non, aujourd'hui, le mariage ne fait plus de nous des prostitué-es
La prestation sexuelle est toujours obligatoire dans le mariage. Pour les hommes comme pour les femmes :) Sinon, on ne pourrait pas annuler un mariage pour non consommation, et on ne pourrait pas demander le divorce pour "abstinence forcée" (je schématise).
En fait, (et là je résume également) on peut demander le divorce soit pour un manquement grave aux obligations du mariage, soit pour des manquements moins graves mais répétés. Le sexe est une de ces obligations. Et son absence peut être cause de divorce, la seule difficulté étant d'en faire la preuve. Mais c'est recevable si on le prouve (ou si le/la conjoint/e l'admet, ce qui écarte la difficulté probatoire).
Et ce n'est pas l'obligation sexuelle elle-même qui met la prostitution dans le couple. C'est la tarification implicite qui en découle ;) Cela se décline de façon plus ou moins évidente, subtile, au fil des années, etc. Plus perceptible probablement sur les couples longue durée.
et bien sûr, cela ne signifie pas que de façon constante et permanente, le sexe est une prestation tarifée : cela se nuance selon les périodes, le contexte...
Il y a deux choses qui me laissent perplexe par rapport à ces études,
d'abord n'y a t il pas un cercle logique: c'est le fait d'analyser les relations sexuelles par l'interprétation économique qui fait de nous des putes et des gigolos. En effet, la prostitution c'est par définition la tarification économique d'une relation sexuelle. Si on analyse le mariage économiquement, on ne tient plus compte de la relation affective d'amour et donc les relations sexuelles entre individus s'apparentent logiquement à de la prostitution.
Secondement, est ce qu'on ne peut pas tenir le même raisonnement avec tout? le mariage fait de nous des femmes de ménages, des cuisiniers, des jardiniers, des mécaniciens, des nounous... car il faut participer à toutes ces activités (même si on n'a pas envie) dans un couple comme dans toutes organisations humaines pour qu'elle puissent fonctionner. Si on considère que l'amour et la sexualité sont des besoins humains légitimes, on n'est seulement sur une logique moralisatrice ou angélique: la sexualité est hors de la vie quotidienne du couple et elle doit être "pure".
Très intéressant : effectivement, tout peut se tarifer dans le mariage, à partir du moment où l'action relève d'une obligation née du contrat lui-même.
Et en effet, il y avait clairement une interprétation économique (et juridique) de la relation sexuelle, en dehors même de la relation affective. Ceci dit, les deux ne s'excluent pas. Sur une trentaine d'années de mariage, il doit y avoir des périodes de "négociation tarifaire" et des périodes de profond désir lié à l'amour qui unit le couple. Parfois, les deux pourraient même se cumuler, en allant jusqu'au bout du raisonnement.
Tout à fait d'accord. La logique de l'article est vraiment beaucoup trop simpliste. Evidemment qu'on se rend service dans le mariage, y compris sexuellement. Mais de là à conclure que les femmes mariés sont toutes des putes, il y a un abîme de bêtise, excusez-moi de le dire.
Les raccourcis de l'article ne le rendent pas crédible.
Ne serait-ce que parce qu'une prostituée ne choisit pas ses clients (enfin, le plus souvent), ne les aime pas (peut-on faire l'économie de la référence à l'amour?), en a plusieurs, etc. IL y a beaucoup plus de différences que de points communs.
A la limite, les femmes mariées peuvent éventuellement (et très restrictivement) être considérées des femmes entretenues, mais ça fait déjà une différence énorme avec des "putes".
@Zorba : mais l'article ne dit pas que seules les femmes mariées sont des putes... Il dit que les gens mariés tarifient leurs prestations sexuelles. ;) Hommes ET femmes.
-- Les raccourcis de l'article ne le rendent pas crédible.
-- Ne serait-ce que parce qu'une prostituée ne choisit pas ses clients (enfin, le plus souvent),
Déjà il y a contradiction dans l'exemple.
Il y a une bonne partie des prostituées qui "choisissent" leurs clients. Le fait d'être "forcé" revient à 2 choses : Soit qu'elles sont forcé par d'autres personnes dans quelque cas ce problème n'est pas lié à la prostitution elle-même mais au proxénétisme (et est en dehors du sujet). Soit il s'agit d'une contrainte d'ordre éconique ou autre, mais dans quel cas, prendre n'importe quel client par nécessitée économique c'est déjà un choix en soit !
De même il y a bien des mariages forcés dans quel cas les choix ne sont pas donnés à tous les protagonistes...
L'argument de choix n'est donc pas "valable".
-- ne les aime pas
Déjà la notion d'amour est très personnelle et peut varier au cours du temps.
On ne peut pas dire que les prostituées "n'aime pas" leurs clients (même si c'est vrai dans la plupart des cas cela ne peut pas pour autant être généralisé au point d'en faire la définition de la protitution).
De même on ne peut pas dire que 2 personnes qui se marient s'aiment ! Qu'on le veuille ou non, les marriages par intérêt existent, et pas qu'un peu ! De même on peut revenir sur les mariages forcés (qui rejoindrait le proxénétisme).
Si tradionnellement on associe le mariage à l'amour, il n'en est rien concraitement. (D'autant que l'amour n'est censé durer que quelques années d'après les scientifiques et le mariage toute une vie)
Il ne faut pas non plus s'éloigner de la réalité d'ordre générale avec ses extrèmes. Si on a une vision du mariage très loin de celle de la prostitution, c'est bien, mais cela ne veut pas dire que tous les systèmes de mariage sont loin de ceux de la prostitution. (l'inverse est vrai aussi, toutes les formes de prostitution ne sont pas proches de certains mariages)
Ca existe encore les gens qui se marient avec une personne uniquement pour ne pas avoir à travailler, sans aucun sentiment envers cette personne (ou pour accéder à l'argent abondant de l'autre). Dans ce cas, il est difficile de le différencier philosophiquement avec la prostitution ! Quelle serait la différence dans ce cas si on utilise "femme entretenue" en dehors du terme moins péjoratif ?
A mon sens il y a 2 autres proche et non de la prostitution, et les mariages se trouvent entre ces bornes, plus ou moins de l'une ou l'autre.
Quand à dire "une fois mariés, nous devenons tous des putes", ce n'est, je crois, pas tout à fait exacte. Déjà le mariage n'est qu'un contrat et ne change pas forcément le fonctionnement du couple...
Et pour reprendre mon cas précédent, le mari n'est pas une pute mais le client... A quel moment on peut les faire basculer dans une case ou dans l'autre ?
Il est je crois très difficile de sortir une généralité pour une notion avec autant de disparités.
Il me semble que les couples se forment entre membre de même classe sociale. Le mariage serait de la prostitution si une fille d'ouvrier avait ses chances de se marier avec un enarque (chose très peu probable). Mais en réalité, une femme riche se mariera avec un riche, et ainsi de suite. De plus ce n'est pas seulement la femme qui recherche une sécurité matérielle à travers le mariage, mais un homme peut aussi bien se marier sachant que la femme ou la famille de cette dernière est fortunée.
Pour ce qui est de "satisfaire le désir du partenaire pour le garder", c'est une préoccupation des presses féminines, et plutôt contemporaine. Il me semble que l'infidélité n'était pas autant condamné avant, la femme n'était pas vraiment là pour le sexe, mais pour apporter au mari un foyer douillet. Le mari et la femme était un socle, présent l'un pour l'autre.
sOn est aussi dans une époque, où la performance sexuelle est mise sur un piédestal. Les hommes sont à la quête du point G des femmes, les femmes cherchent à faire plaisir à leurs hommes. Par le mariage aujourd'hui la femme et l'homme veulent être l'amant et l'amante exclusive de leurs partenaires. Ces titres de presse féminines nous font croire que faire des trucs fous avec un homme fera que ce dernier restera, mais il me semble que la notion de couple va bien au delà de tout ça. Un mari ou une femme c'est bien plus que du sexe pour de "l'argent". Sinon les pauvres ne se marieraient pas.
Si on prenait plutot le problème à l'envers ? Comme le mariage implique la monogamie et la fidélité (pas toujours vérifié en pratique, il est vrai), peut-on encore appeler 'prostituée' une femme ou un homme qui n'aurait des relations sexuelles qu'avec un seul 'client' ? Je répondrais non.
"Il y a devant l’amour trois sortes de femmes: celles qu’on épouse, celles qu’on aime et celles qu’on paie. Ca peut très bien être la même. On commence par la payer, on se met à l’aimer, puis on finit par l’épouser."
Treve de plasanteries de theatre de boulevard.
La difference essentielle entre une epouse et une pute, c'est que l'on vit ensemble et que l'on eleve ensemble les enfants.
Il faut peu de temps pour faire en enfant, il en faut un peu plus pour l'elever.
Et c'est la qu'on aborde les problemes de tresorerie qui sont bien rells.
Sans les enfants, le mariage n'aurait pas de sens.
Le mot amour n'apparaît qu'une fois dans votre article, dans l'expression "faire l'amour". Je trouve ça ahurissant dans un article consacré au mariage. Etes-vous mariée ?
Je n'ai pas traité le mariage dans sa dimension amoureuse, mais juridique et économique, par rapport à une obligation sexuelle tout simplement née du contrat conclu. Voilà pourquoi je n'ai parlé ni d'amour, ni d'affection. C'eût été un autre article sinon :)
Quant à ma propre situation matrimoniale, elle n'intervient pas dans mon travail. Comme pour vous j'imagine :)
Je lis le commentaire de Mme ZIMMERMANN : "j'ai traité le problème sous sa forme juridique".
Car une femme est une pute puisque le contrat de mariage oblige les époux à avoir des relations sexuelles, sans quoi le mariage peut être considéré comme nul.
Raccourci vraiment ahurissant...
Et si c'était l'homme qui ne voulait pas coucher, qu'est ce qui empêche la femme de divorcer? Si la femme dans le couple a une libido,plus importante que celle de l'homme, on dit aussi qu'il se prostitue ?
Votre article aurait eu un sens si vous aviez vérifié le nombre de couples où le mari demande le divorce car sa femme ne veut pas de relations sexuelles, si vous aviez sorti les statistiques des violences sexuelles subies par les femmes mariées.
Là, ce n'est qu'un simple exercice de style, sans grand intérêt.
Je me pose une question. À aucun moment dans l'article vous n'indiquez si le fait d'être une pute est négatif ou positif pour vous. On dirait que vous n'avez aucun avis sur la question. Êtes vous neutre à ce sujet, et cet article est-il à considérer comme une dissertation sur la sémantique ?
Question très intéressante. Alors : j'ai un avis très réfléchi sur la question de la prostitution, que j'ai déjà exprimé ailleurs, mais là, je ne voulais pas tout mélanger.
En l'occurrence, non, je ne porte aucun jugement et je ne donne aucune connotation péjorative au fait d'être un pute. Pute n'est pas une insulte, à mon sens, mais un travail, consistant à vendre une prestation sexuelle. Je me suis exprimée à ce propos sur ZoneZeroGene, notamment en qui concernait le rapport de la mission parlementaire évoquant la pénalisation des client(e)s.
@ T-Buster : Il est important de ne pas faire de raccourcis, on parle bien ici du couple en général, les féministes n'ont donc pas de raison de s'alarmer :)
"Alors, une fois mariés, nous devenons tous des putes, chacun à notre manière."
Merci pour la reflexion et l'article très intéressants.
J'ai imaginé une solution à ce problème. Comme la meilleur femme avec qui je puisse passer le restant de mes jours est mon meilleur pote je me suis dit que nous devrions vivre ensemble. Comme je ne suis pas un grand adepte de la tarification sexuel il faut que je draguouille très souvent pour combler mes désirs. Mes c'est pas tope. Faire l'amour avec une femme que l'on aime est sans commune mesure.
J'ai du me résoudre à trouver une pute pour le reste de mes jours, mais je crois que je n'y arriverais pas. Quand ma bien aimé se transforme en pute j'en change. Et il est hors de question de me prostituer, ça va pas non! C'est plus fort que moi. Désolé.
....foncez à pieds joints (si l'on peut dire) dans la prostitution, c'est tellement plus hype!
Gaëlle-Marie Zimmermann semble faire abstraction de son esprit critique. On plonge en plein dedans, alors être de bonne foi avec l'auteur, c'est une chose à faire, mais se laisser aveugler par je ne sais quel feminisme ou peut être par la volonté de choquer, ce n'est pas professionnel.
Heureusement que les commentateurs sont là pour ça.
En tant qu'ancien thérapeute de couple je voudrais informer les lecteurs que dans la plupart des cas les partenaires ne sont pas des putes mais au contraire des humains pétris de l'intention de se réaliser en tant que capables d'aimer et d'être aimé.
Ça va quand même plus loin que de parler de sexe contre affection!
On peut toujours dire n'importe quoi et se rassurer que l'on dit quelque chose de véridique,comme l'a montré Freud.
Dans nos sociétés en tout cas,mais ailleurs les relations de couple sont peut-être exactement comme le disent les chercheurs cités.
Soyons sincères.
L'acte sexuel est purement animal, et il n'est ni bien ni mal, ni beau ni laid, alors autant se l'avouer.
Quant au mot AMOUR , c'est lui qui a été prostitué !
Votre article n'est pas réfutable: vous n'envisagez le mariage que sous un angle utilitariste mais vous ne nommez pas cette hypothèse.
L'avantage, c'est de faire un titre accrocheur et voyez-vous, je l'ai lu!
pour moi le mariage est la forme la plus aboutie et la seule socialement reconnue de la prostitution . il suffit en effet de parapher un bout de papier chez monsieur le maire pour disposer d'un sexe (masculin ou féminin) pour soi tout seul, 24/24h, et ce jusqu'à ce que mort s'ensuive . bien moins onéreux qu'une pute ou qu'un escort-boy . pas forcément plus glorieux .
Dans cette approche [désir vs consentement], quelle place laisse-t-on au simple plaisir de faire plaisir à l'autre ?
Comment considère-t-on aussi le fait que le "désir" est quelque chose qui évolue dynamiquement au cours de "préliminaires" ?
Il me semble qu'il y a foule de simplification faite dans cet article.
Je comprends l'argument de la loi qui est devenue archaïque, mais dans ce cas ne sommes nous pas dans le même cas que la loi qui stipule que les femmes n'ont pas le droit de porter des pantalons ?
De plus, nous sommes quand même à une époque où le divorce est devenu monnaie courante. Le "contrat" est-il réellement considéré comme cela aujourd'hui ou comme un symbole?
Là où je veux en venir, c'est qu'il me semble que partout dans votre article vous pouvez changer le mot "mariage" simplement par "couple", surtout si c'est dans le cadre plus intéressant de l'études de ceux qui en effet n'abordent le couple que dans le sens du consentement.
Dernier point : Il y a dans l'article une référence sur la presse féminine et sur l'impératif d'avoir une vie sexuelle "riche".
La maturité n'est elle pas de s'émanciper de ce que dise les "magasines féminins" et de commencer à créer à deux une façon de faire propre à son couple ?
La maturité n'est elle pas finalement de comprendre que tout doit respirer, qu'il faut vivre les hauts et les bas, tantôt être dans des moments forts et tantôt dans des petits passages à vide où le couple pratique moins ?
Au final, un article qui dit que les anciennes lois, les magazines féminins et les gens qui ne communiquent pas entre eux ont une vision immature du monde, me paraît trop évident.
Vous êtes parti loin là...
Si vous vous considerez comme une "pute" dans votre relation, grand bien vous fasse, parfois ma copine aussi aime bien quand je la traîte comme ça... :)
Blague à part, chacun ses particularités et quand je répare sa caisse et qu'elle lave mon linge, c'est un échange de service, du troc... vous savez tout n'est pas que commerce alors je sais, le troc, ça fait pauvre, pas bling bling mais c'est bien pratique quand on passe sa vie avec quelqu'un plutot que tout négocier.
Cependant chacun fonctionne comme il veut, alors je vous en prie, continuez de tarifer vos relations sexuelles avec votre partenaire... mais quelle triste vie.
PS : à combien se négocie le missionaire? ya une "bourse" pour ça? ^^
la plupart de nos échanges entre individus sont gérés par notre système d'évaluation économique, qu'ils s'agissent de rapports affectifs, sentimentaux ou amicaux.
Inconsciemment, nous évaluons les avantages, bénéfices en permanence, et ça n'a rien à voir avec le bien ou le mal.
L'accès au sexe que permet l'union maritale est constatée dans toutes les sociétés humaines.
L'évolution nous pousse à nous reproduire, et toutes les stratégies sont bonnes pour le favoriser, nos gènes ne se préoccupent pas de valeur morale dans l'acte de reproduction.
La morale est gérée par d'autres systèmes. Le mariage sert aussi à prévenir les autres membres de la communauté de l'indisponibilité sur le marché des personnes liées par cette union, c'est d'ailleurs pourquoi c'est un évènement tellement ostentatoire.
L'injonction moderne d'épanouissement du couple relaie cette fonction initiale du mariage finalement.
Le caractère sacré du rapport sexuel reste avant tout une sorte du substrat romantique, la sexualité s'en passe très bien, le sacré c'est de la religiosité si j'ose dire