Histoires de Sexe(s) est une comédie légère traitant de sexualité, inspirée du Déclin de l’empire américain. C’est l’histoire de quatre amies qui se retrouvent à diner pour parler de leurs dernières frasques et de leurs problèmes amoureux. Parallèlement, quatre hommes se donnent rendez-vous pour parler eux aussi de sexe et donner de l’histoire une version parfois différente. Certaines scènes sont hilarantes. D’autres –résolument pédagogiques – abordent le thème de l’orgasme, du sextoy ou de l’éjaculation féminine, avec la volonté affichée de faire passer un “message”… Entre docu-fiction et cours de sexologie, ce petit film ne méritait certainement pas d’être classé X. La commission du CNC n’a pas été du même avis. Le 6 octobre, elle a fait tomber le couperet: interdiction en salles. “Histoires de Sexes avait pour ambition de s'affranchir des règles de l'industrie pour adulte, protestent les deux réalisateurs (Ovidie et Jack Tyler). Nous aspirions à sortir du ghetto, le CNC nous y a renvoyé aussi sec.”
“Il est généralement reproché aux pornographes de n'écrire aucun scénario, de ne pas travailler la mise en scène, d'être trop éloignés d'une sexualité réaliste, de dégrader la femme. Ce film relevait pourtant ce défi: présenter une sexualité non caricaturale, et mettre en scène la complexité de la relation de couple. Habituellement, les scenarii ne servent qu'à introduire les scènes de sexe qui sont la raison d'exister des films pornographiques. Dans Histoires de sexe(s), les courts passages explicites ne sont que des illustrations des propos tenus par les protagonistes. 95% de dialogues, pour 5% de sexe, et non l'inverse. Très clairement, il ne s'agit en rien d'un film masturbatoire. Avec ce film, nous attendions l'émergence d'un genre nouveau: celui du film traitant ouvertement de la sexualité, affranchi des codes de la pornographie et de son quota d'éjaculations faciales. Notre souhait n'était pas d'être exhibé à un public mineur, puisque nous réclamions une interdiction aux moins de 18 ans.”
Les films précurseurs du genre annonçaient pourtant des lendemains glorieux au X: Le Dernier tango à Paris, L’empire des sens, Maîtresse, Max mon amour, Les Valseuses, La maman et la putain, Portier de nuit… Le X aurait pu devenir un cinéma aussi important que le péplum, le polar, le film d’arts martiaux ou la comédie musicale. Hélas. On l’a assassiné, en lui coupant les vivres et en le condamnant à la médiocrité. Les salles qui projetaient du X ont fini par disparaitre, incapables (à cause des surtaxes énormes) de faire face à la concurrence de la TV, des lecteurs DVD et de l’internet. Avec ces salles sont mortes les ambitions de ceux qui voulaient faire de l’art avec le sexe… A quoi bon ? A quoi bon faire du cinéma à 3 millions d’euros (budget minimum), si les gens vont aller voir gratuitement sur internet des gonzo dont le budget se monte à 3000 euros (maximum)? “Le classement X est devenu obsolète très progressivement, explique Christophe Bier, grand spécialiste et militant anti-classement X. Il a eu la peau du porno. Les producteurs de porno, les exploitants, les distributeurs ont périclité, ou bien se sont vite reconvertis dans la vidéo puis le DVD. Les salles ont fermé les unes après les autres… jusqu'à l'extinction totale des “films pornos” en 1996, remplacés par les “vidéos pornos”.
Résultat: le X est devenu “de la merde”, dixit Ovidie. Au lieu de montrer la sexualité comme d’un espace de liberté et de bonheur, le X a fini par ne plus montrer que des performances irréalistes et caricaturales. “La censure économique nous empêche de sortir du ghetto, soutient Ovidie. Si nous avions d'autres moyens de distributions que les sexshops et les sites internet, si nous pouvions retourner en salle, alors nous serions obligés de faire des films qui tiennent la route.” Mais non. Le CNC veille au grain. Depuis 1975, comme si les mœurs n’avaient pas évolué, il continue de classer X tout ce qui dépasse son seuil de tolérance: un orgasme ça va. Deux orgasmes, bonjour les dégâts. Bien qu’il soit totalement obsolète, le classement X continue de sévir. “Le X n'est pas aboli car il reste une menace visant à décourager ceux qui voudraient montrer du sexe dans les salles avec un visa d'exploitation, explique Christophe Bier. L'interdiction totale existe donc toujours comme arme de destruction massive. Tyler et Ovidie viennent d'en faire le test.”
Si le classement X était supprimé, on peut imaginer que le cinéma se mettrait enfin à parler de sexualité comme d’un sujet aussi passionnant (émouvant, perturbant) que la violence ou l’amour. Les réalisateurs pourraient enfin lui accorder la place qu’elle mérite… “En tout cas, ces réalisateurs ne seraient plus dans un ghetto avec des taxes, ajoute Christophe Bier. Ils bénéficieraient des mêmes droits que leurs confrères "classiques" et pourraient obtenir un fonds de soutien automatique ou d'autres mécanismes régissant l'exploitation cinématographique.” Bien sûr, la qualité d’un film ne dépend pas que de son budget. Mais si la sanction économique était levée, il est sûr et certain que des réalisateurs “normaux” feraient du X, avec l’aide d’acteurs “normaux” et cela changerait certainement la donne. Il suffit de voir ce qu’il se passe en Suède, où le gouvernement finance des films X pour lutter contre la misogynie et contre la discrimination sexuelle. Dirty Diaries nous montre le chemin. Oui, il est possible de faire du vrai cinéma avec du sexe.
QUESTIONS A UN MEMBRE DE LA COMMISSION DU CNC
1/ Depuis la création du classement X, combien de films "de cul" ont été classés X ?
Ça tourne autour d'un millier de longs métrages. D'après Christophe Bier, l'auteur du livre Censure-moi (L'Esprit frappeur), le dernier film classé X date de 1996. Il s’intitulait “Elle ruisselle sous la caresse”.
2/ Suivant quelle procédure le film d'Ovidie et jack Tyler a-t-il été classé X ?
Suivant la procédure habituelle. A savoir, un passage en sous-commission qui a juste pour mission de servir de filtre. Tous les films qui sortent (même les Disney) sont vus intégralement en sous-commission. Si la sous-commission estime que c'est du tout public, le film sort avec son visa. Si ne serait-ce qu'un membre de la sous-commission estime qu'il pourrait y avoir une restriction, le film est envoyé en Commission plénière qui est alors libre de ce qu'elle préconise. Et dans ce cas, la seule décision qui compte est celle de la plénière. Concernant le film d'Ovidie et Jack Tyler, l'ensemble des membres de la sous-commission a opté pour une interdiction aux moins de 18 ans en le renvoyant en plénière. Après débat et vote, la plénière elle, a voté le X.
3/ Il y a combien de personnes en commission ?
Chaque sous-commission se compose de 4 à 7 membres. La plénière en compte 28.
4/ Pourquoi Histoires de Sexe(s) a-t-il été classé X ?
Je suis tenu au devoir de réserve sur les débats. La seule chose que je peux vous dire c'est ce que j'ai dit moi au cours de ce débat: à savoir que je demandais une interdiction aux moins de 18 ans, mais surtout pas un classement X car c'était clairement une œuvre et non une pellicule à vocation masturbatoire. J'ai développé en parlant du scénario, de la mise en scène et de la durée (très brève) des scènes de sexe. J'ai ajouté qu'il n'y avait dedans aucune violence et aucune image dégradée de la femme, et que je préférais qu'un jeune de 18 ans voit cela plutôt qu'une production crade trouvée en DVD ou sur le net. Mais le résultat du vote qui a suivi prouve que moi et ceux qui avaient un avis similaire n'avons pas convaincu suffisamment de monde
5/ Il me semble que les commissions de classement de films, dans les pays anglo-saxons, s'en tiennent à des critères très précis pour juger: il parait que le classement d'un film correspond à des normes quasi-mathématiques (nombre de minutes pendant lesquelles on voit un acte sexuel, cataloguage des actes sexuels sur une échelle, nombre de gros plans anatomiques, etc). Pouvez-vous m'éclairer sur ce point ?
Effectivement c'est le cas dans des pays comme le Royaume Uni. Je trouve ça atroce. Ça a conduit par exemple dans ces pays à interdire aux moins de 15 ans "Ridicule" de Patrice Leconte parce qu'on y voit un homme qui urine sur un autre ou "Amélie Poulain" car il y a une série d'orgasmes dans une scène. 2 films qui sont chez nous 'tous publics". En France, nous n'avons pas de critères. Nous débattons en tenant compte du contexte de l'œuvre. Des morts dans un western ou un film de guerre n'ont pas le même charge émotionnelle que dans un drame au Quartier Latin. Il faut aussi tenir compte de la mise en scène. Comment c'est filmé.
6/ Si la classification X était supprimée sur les "films pour adulte", qu'est-ce que cela changerait?
Certains réalisateurs disent que si la classification X était supprimée ils auraient plus de moyens pour faire du bon cinéma. Ils pensent que l'état leur donnerait des subsides ou quoi?
Non, ils n'auraient pas d'avance sur recettes. Mais un certain nombre d'aides automatiques pourraient jouer. De même, il serait de nouveau possible d'acheter des films étrangers (surtaxés par le classement X) et donc d'en vendre en retour. Et puis l'exploitation en salles pourrait apporter de nouveaux revenus. Ou pas, bien sûr.
7/ D’autres réalisateurs (HPG par exemple) disent que même s'ils avaient plus de moyens, ils continueraient à faire des films nuls, parce que le milieu du X est un milieu de “nuls”. Après tout, il y a des réalisateurs de cinéma "normal" (David Lynch avec Eraserhead, Tsukamoto avec Tetsuo, mais je n'ai pas les chiffres précis de leur budget…) qui ont fait des chefs d'œuvre à très petit budget non? Qu'en pensez-vous?
Il y a eu des chefs-d'œuvre du X, ou du moins d'excellents films X, à petit budget. Mais le budget de Eraserhead ou de Tetsuo leur sera toujours supérieur. Ils s'inscrivent dans une autre économie.
8/ Le classement X a-t-il encore une raison d'être de nos jours ?
A mon avis non. L'interdiction au mineurs est suffisante pour protéger la jeunesse et respecter le Code Pénal.
Réagissez à l'article
Je pense qu'Ovidie et ses acteurs ont plus été victimes de "sale gueule" qu'autre chose.
Pourquoi un film tel que "Shortbus" de John Cameron Mitchell avec éjaculations faciales, pénétrations et fellations à 4 ou encore "Ken Park" de Larry Clarck (avec aussi plein de scènes explicites) ne sont-ils pas "X"? Ou encore les films de Breillat?
Rédigé par : Migrador | 10/11/2009 à 11:15
Pour la petite histoire, l'Angleterre vient tout juste de "légaliser" l'éjaculation féminine : avant, c'était de l'urophilie ("il n'y a pas de preuves scientifique que l'éjaculation féminine existe, donc jusqu'à preuve du contraire, les femmes font pipi en ayant un orgasme, parce qu'elle ne peuvent pas se retenir" (éventuellement ajouter qu'elles ont été créés par Satan qui - c'est bien connu - a chipé la côte d'Adam)).
Et il semble que l'urophilie est tout simplement interdite dans les films anglais, aussi X porno ou gonzo soit-ils.
(Source : quelques billets de www.tinynibbles.com )
Rédigé par : Zoulmi | 10/11/2009 à 11:30
"Baise-moi" n'avait été classé X aussi, avant son retrait des grands écrans ? Et c'était vers 2000-2001...
Rédigé par : damien | 10/11/2009 à 12:02
Depuis des années nos écrans sont abreuvés de meurtres et de violences. Ils semblent naturel, pour une chaîne grand public, de diffuser des séries policières telles que "les experts" à une heure de grande écoute. Le fait de détailler avec délice comment un criminel a procédé n'a rien de choquant. La Mort a droit à tous les égards médiatiques.
A contrario, la Vie, avec son cortège de plaisir et de sexe ne saurait être mise en avant. Il est en effet toujours choquant de faire savoir trop tôt à nos enfants comment ils ont été conçus...ou pire encore qu'il existe la possibilité pour deux êtres d'être en harmonie physique le temps d'un orgasme ou de caresses.
Le sexe doit donc passer par les fourches caudines d'une société mortifère. Il sera X par la réification de la femme, objet livré sans ménagement à des performances, mais cette fois, contrairement à la scénarisation de la violence, sans effets spéciaux.
La question va donc bien au-delà de la présence du sexe ou non sur nos écrans mais de ces choix profond de société de valoriser la Mort au dépend de la Vie. Vieille tradition religieuse qui perdure, la Mort et la souffrance se doivent d'être de ce monde. La Vie et le plaisir étant de l'Autre monde, cette vie éternelle vanté par les religions du livre.
Le jouisseur est un malade, le tueur est un martyr?
Rédigé par : HN | 10/11/2009 à 12:11
Y a quand même une légère confusion dans cet article: il n'est absolument pas interdit de "parler" de sexe au cinéma, et le nombre de films qui en parlent est considérable. Le blocage ici, si on en croit la bande annonce, vient du réalisme des scènes, qui relèvent effectivement d'une esthétique pornographique. Puisque leur film repose sur les dialogues, les réalisateurs auraient tout à fait pu faire l'économie de ces scènes, ou les remplacer par des scènes plus soft, plus suggestives. Ca serait moins proche du réel, mais ça serait plus conforme à l'idée qu'on peut se faire d'une oeuvre d'art.
Je ne sais pas si les réalisateurs espéraient vraiment passer au travers de la censure, ou s'ils comptaient au contraire sur la pub suscitée par celle-ci. Dans le premier cas, ils doivent être bien déçus; avec une démarche aussi grossièrement racoleuse, ils pouvaient espérer un petit succès. Ca n'a pas l'air terrible, en tout cas, les acteurs jouent plutôt mal - ce qui a peut-être fait pencher en faveur du classement X.
Pour ma part, je pense qu'il ne faut pas montrer le sexe crûment, tel qu'il est. Je pense que c'est un attentat contre l'imaginaire érotique.
Rédigé par : FC | 10/11/2009 à 12:51
Pour le films je m'en fous mais franchement sur les kiosques à journaux dans les villes y'en a marre des photos de culs et de sexes et y'en a marre des pubs pour les slips et les soutifs. A quand un droit à la tranquillité et à la neutralité sexuelle dans les lieux publics?
Tout ce qui est exagéré est insignifiant et la banalisation de l'éros aux devantures est d'une tristesse à gerber.
Rédigé par : catherine giral | 10/11/2009 à 13:03
Ceci me fait penser au film Hustler white qui porté par Jack Lang avait échappé à la classification X. Espérons pour ce film que la classification soit modifier avec un bon tapage médiatique autour.
Rédigé par : Francis | 10/11/2009 à 14:15
Quand on n'a plus que ça comme souci dans la vie, c'est que le reste va bien, en particulier la santé (heureusement d'ailleurs). Sinon, dans la liste des glorieux films qui ont fait honneur à l'esprit humain dans les années 70 et bon symbole de cette belle et généreuse liberté évoqué dans l'article, il manque "Salo ou les 120 journées de Sodome" de Pasolini ...
Rédigé par : Toutestbondanslecochon | 10/11/2009 à 15:42
Bonsoir,
c'est avec attention que nous avons lu l'ensemble des commentaires de cette page.
Nous sommes les distributeurs en France du film suédois "Dirty Diaries" qui devrait sortir au cinéma en mars 2010. Nous espérons que ce film soutenu et financé par le centre du cinéma suédois ne sera pas censuré en France. Nous vous remercions par avance pour votre soutien.
L'équipe de KMBO.
Rédigé par : KMBO | 10/11/2009 à 17:39
Je voudrais tant voir la "bande annonce" !
Rédigé par : HECTOR VIGO | 10/11/2009 à 18:25
J'étais encore mineur en 1975 mais il me semble me souvenir que le classement X de l'époque était destiné à empêcher la diffusion de films pornos dans les mêmes cinémas que les autres films.
Après avoir vu la bande annonce je ne suis pas trop étonné que le film soit classé X car dès qu'on on y bande, l'annonce par le CNC du classement X d'un film peut être anticipé, (hé hé).
Est ce qu'Ovidie se faisait vraiment beaucoup d'illusions à ce sujet ?
C'est vrai que le porno n'est que le pretexte à montrer du Q sans scénario et sans imagination. D'ailleurs j'aimerais bien savoir pourquoi autant d'éjacs faciales dans ces films ? Volonté d'humilier les femmes ?
Si ce film possède vraiment un scénario avec de bons dialogues et un peu de q, alors il mériterait un bon succès commercial.
Je me souviens d'un film qui avait été critiqué par les "jeunes giscardiens" (si si c'est vrai) à sa sortie en 77 : au delà du bien et du mal de Liliana Cavani. On y voyait une érection !.
Sinon, pourquoi ne pas ouvrir une pétition en ligne...
Rédigé par : chap | 10/11/2009 à 22:23
À l'avènement du X, Jean-Luc Godard avait dit que désormais il y aurait des films au-dessus et des films en-dessous de la ceinture.
Ce fut une catastrophe pour tout le cinéma.
Rédigé par : jjb | 11/11/2009 à 09:13
je suis contre le x je reste categoric sur ce point non aux x et non
Rédigé par : dr kagho | 11/11/2009 à 11:00
et puis
Rédigé par : dr kagho | 11/11/2009 à 11:02
encore vous
Rédigé par : dr kagho | 11/11/2009 à 11:05
Blanche neige n'est pas un film masturbatoire? C'est moi qui ai été blasphématoire alors.
Rédigé par : ceriselibertaire | 11/11/2009 à 14:44
article génial, j'ai apprit des choses que je ne connaissais pas...
Rédigé par : bulmae | 11/11/2009 à 16:43
Nikel l'article. Miss 400 culs au mieux de sa forme.
D'autre part, je ne comprend pas le "droit de réserve" sur les débats. J'aimerai savoir pourquoi on décide ce que je peux ou ne pas voir. Parce que ça revient à ça le classement x.
Et puis qui sont ces 28 pékins qui décident pour moi, d'ou viennent-ils ?
A qui parlait du film de Liliana Cavani, on ne voit pas seulement une érection, mais aussi une pipe par Marushka Detmers.
Ah Marushka ! Vite qu'on me masse le coeur , je défaille !
Et ça l'a poursuivi au point de bien abimer sa carrière, si je me souviens.
C'est puissant et destructeur la connerie. Bon c'est pas un scoop.
Rédigé par : lakota | 12/11/2009 à 17:20
Oups pardon , le film c'est Le diable au corps de Marcel Bellochio
Rédigé par : lakota | 12/11/2009 à 17:29
Vive les films classés X. Le sexe doit rester dans sa niche.
On devrait en faire autant avec les films violents, qui ne seraient projetés que dans des salles entièrement à part, hors des complexes multi-salles.
Le sexe, la violence : dans les ghettos.
Rédigé par : Lazare | 12/11/2009 à 23:07
Je viens de voir la bande annonce...bon, pour moi, l'affaire est très claire: devant le jeu atroce des acteurs et l'image dégueulasse (genre: des potes non acteurs s'essayent à faire un film). Jouer avec une DV "pour faire réaliste" n'est pas donné à tt le monde, n'est pas Lynch qui veut! Ovidie, bien que volontaire dans sa démarche, ne sait pas filmer ou alors elle a une drôle de perception du jeu d'acteur (regards un peu vagues, froideur des dialogues).
Réussir à filmer une bite ou un cul en gros plan est un tour de force que peu on réussi sans virer dans le "films fait à la maison". je crois que le public attend impatiamment ces images crues (car c'est la réalité) mais filmées avec une image moins trash (couleur lumière etc...).
Du coup, ce film nage en plein porno amateur, rien de plus. je trouve ça decevant de la part d'Ovidie qui ne réussi pas la révolution attendue.
Quand aux tordus qui, sur le sujet, y connectent immédiatement et systématiquement la protection des enfants, c'est faire preuve d'une certaine perversité: il ne faut que 2 secondes pour se retrouver sur le net face à un film de cul. De plus, les gamins, tres tôt s'échangent des films pornos. Là dessus, on ne peut rien faire. Mais interdire le film aux moins de 18ans sans le classer X aurait suffit: au parentrs de faire respecter cette interdiction. Ce film a été classé X car trop proche de l'esthétisme du porno classique et moche.
Rédigé par : negue Ixo | 13/11/2009 à 09:35
Article intéressant, comme tous ceux de ce blog, que j'ai lu avec intérêt. Une petite chose cependant qui me froisse, je suis d'accord avec ces interrogations sur la légitimité du classement X aujourd'hui, seulement il me semble que l'article part au départ avec un sujet biaisé : ce film ne semble pas être un simple film "un peu osé" qui parlerait de sexe un peu plus crument que les autres. Après avoir regardé le making of, en ligne sur le site (lien de votre article) il semble bien que les deux réalisateurs du film l'identifient comme un "porno", un porno différent certes, mais un porno quand même (avec d'ailleurs des acteurs porno et non des acteurs "classiques", question abordée plusieurs fois dans le documentaire). Ils le disent eux même à plusieurs reprises. Les scènes de sexe en effet ne ressemblent en rien à celles des films actuellement diffusés en cinéma. Je trouve donc un peu réducteur et presque malhonnête de qualifier ce film de "comédie légère traitant de sexe", comme si celui-ci (le sexe donc) n'était pas aussi ostensiblement montré (ce que j'ai cru d'abord en lisant l'article).
D'accord pour le débat sur le classement X donc, mais pas d'accord pour dire que ce film est injustement censuré. Enfin, il s'agissait d'une accroche pour traiter un sujet que je trouve légitime, et avec lequel je suis par ailleurs d'accord. Mais si classement X il y a, X ce film est.
Merci pour ces articles en tout cas.
Rédigé par : Claire | 13/11/2009 à 19:44
Ben au vu de la bande annonce et des quelques extraits, même si l'idée est clairement intéressante, on ne peut pas ne pas se rendre compte que le résultat n'est... qu'un porno de plus, hélas.
N'est pas Larry Clark, Catherine Breillat ou John Cameron Mitchell qui veut. Et pour ne parler que du dernier de ces trois là, Shorbus évoque et montre réellement le sexe et ses vicissitudes, lui !
(ce qui, entre parenthèse, s'appelle l'amour, tout simplement !)
Rédigé par : la belette | 13/11/2009 à 22:05
Entièrement d'accord avec negue Ixo. Qu'est ce que c'est moche ! Les deux "réalisateurs" n'espéraient quand même pas une sortie en salle pour ce truc quand même ?
Rédigé par : Colonel Moutarde | 15/11/2009 à 07:52
le film a surtout l'air très mauvais, bien qu'il parte d'une "bonne intention"...ils ont repéché les recalés de "plus belle la vie" ou quoi?
Rédigé par : quinine | 16/11/2009 à 00:37