Dernièrement, les lectrices m’ont réclamé des tests produits ; et je reconnais que je n’en avais plus fait pour le mag depuis un bail. Le souci, c’est que la plupart du temps je ne suis pas tellement emballée par ce qu’on me fait essayer.
Et en termes de sextoys sympas et/ou originaux, je trouve que Maïa est bien plus utile que moi : son blog est l’endroit idéal pour découvrir ce qui se fait de mieux (et de pire) dans ce domaine.
Il faut également admettre que depuis quelques mois, je ne suis plus une testeuse très motivée : je finis par trouver que tous les objets se ressemblent, et qu’une fois le rabbit décliné en trois ou quatre versions efficaces, on a vite fait le tour des autres concepts : masturbateur, vibro clitoridien, imitateur (raté) de cunnilingus, vibro prétendument spécial-point G, chapelet, bref, tout ça fonctionne plus ou moins bien et j’ai tendance à penser que lorsqu’on a trouvé l’assortiment des quelques sextoys vraiment adaptés à notre morphologie et à nos préférences en matière de stimulation, on n’est pas forcément super motivée pour en changer.
Ceci dit, j’admets que parfois, un produit attire mon attention. Soit il me fait pousser des hurlements d’indignation, comme ce simili-rabbit vraiment merdique dont l’inventeur n’a vraisemblablement jamais du approcher une chatte de toute sa vie : en effet, une fois la partie « vaginale » introduite, impossible d’atteindre le clitoris avec l’autre extrémité du vibro : le truc était conçu pour stimuler un point hasardeux, quelque part entre l’entrée du vagin et le milieu des petites lèvres (et avant qu’un suicidaire ne se hasarde à suggérer que mon anatomie pourrait être en cause, je précise que mes bas-morceaux sont conçus sur la base du modèle standard) ; soit je suis séduite par l’idée, et je teste avec plaisir. C’est plutôt rare, depuis un an.
Mais là, je tire mon chapeau à la boîte qui a fabriqué et commercialisé ceci :
Oui, c’est un savon. En forme de gode. Enfin de vibro, sauf que ça ne vibre pas. C’est un soap-gode, en quelque sorte.
Bon, à la base j’ai un faible pour les jouets qui peuvent s’utiliser dans le bain. Et il en existe une jolie palette : la plupart des sextoys récents sont d’ailleurs waterproof. Problème : le terme « waterproof » est un chouïa exagéré. En effet, si les sextoys à l’épreuve de la flotte supportent aisément d’être mouillés (sous la douche par exemple), ils tolèrent mal d’être immergés (dans le bain, donc). J’ai personnellement assassiné un Little Paul par noyade, dans la solitude béate d’un mémorable bain moussant. Paix à son âme.
Du coup, rares sont les sextoys à supporter une immersion totale sous 30 cm de mousse et d’eau. Dommage.
Ces pains dermatologiques me semblent une bonne alternative : certes, ils ne vibrent pas. Et ça, c’est moche. Mais au moins, on peut les coller sous l’eau sans qu’ils ne soient hors d’usage.
On m’objectera qu’ils fondent. Alors évidemment, si l’idée c’est de me casser mon argumentaire, on va pas aller loin… Oui, j’admets qu’ils fondent. Mais ils ne fondent pas trop vite. Plusieurs séances seront nécessaires pour en venir à bout. Et quand je dis plusieurs, je veux dire plein. Beaucoup. Vraiment.
Mais laissons de côté mes cals aux doigts, et penchons-nous sur la composition : ces pains dermatologiques sont sans savon, au pH neutre, enrichis au beurre de karité et spécialement formulés pour les peaux sensibles. Je confirme, du moins pour ma peau qui est une vraie emmerdeuse en matière de cosmétique intime (souviens-toi de mon test du gel orgasmique) : donc là, ça ne pique pas les muqueuses, et ça ne brûle pas non plus.
Pour ce qui est de l’effort fourni au niveau des parfums, il y a clairement volonté de soigner les produits : 5 parfums sont actuellement proposés (chocolat, coco, tiaré, barbapapa, noisette-praliné), chacun comportant note de tête, note de coeur et note de fond.
J’ai moyennement apprécié le chocolat, je déteste systématiquement tout ce qui sent la noix de coco, mais j’ai eu un gros coup de foudre pour la barbapapa. Je te jure, on en mangerait (mais en fait, non : entre les cuisses c’est plus efficace).
Sinon, comment ça s’utilise ? En stimulation externe principalement : c’est un très bon masturbateur clitoridien, même sans vibrations. Et malgré le souhait du fabricant de ne pas trop insister sur l’aspect « pénétration », l’usage interne est également possible et sans risque.
A noter que l’entreprise qui fabrique ces pains dermatologiques n’est pas une cochonnerie de vilaine grosse boîte (j’aime pas les grosse boîtes), mais une initiative locale : Egérie Cosmétique est en effet basée dans le Grand Est Rugueux – l’Est de la France, pas de l’Europe – et leurs produits sont intégralement fabriqués en France, à l’échelle régionale : aucun enfant chinois n’est donc intervenu dans le processus de fabrication.
Verdict : le soap gode est un concept très intéressant. C’est un peu hot, original, et efficace : on peut en tirer un orgasme pour de vrai, sous la douche ou dans le bain (ce qui n’est pas le cas de tous les sextoys, certains privilégiant le design plutôt que l’efficacité. Et m’énervant beaucoup, par conséquent).
Il ne fond pas trop vite, peut s’offrir sans passer pour un cadeau graveleux vu le packaging hyper clean, et a un petit côté haut de gamme qui n’est pas déplaisant. Les parfums sont vraiment agréables, prononcés sans être écœurants, et relativement subtils.
Le bonus : un prix décent vu l’apparence classieuse du produit, à environ 14 €.
Egérie Cosmétique ne vend pas encore en direct, et se concentre pour l’instant sur sa distribution. Pour l’achat, on se dirige donc vers ces distributeurs (attention, là je fais de la pub éhontée aux petits boîtes, les gros requins peuvent aller se faire voir) :
Sinon, on peut trouver tous les points de vente (boutiques en ligne et boutiques physiques) ici.
Aucun clitoris n’a été maltraité pour la rédaction de cet article.
A lire également :
- Les cosmétiques érotiques de Love to Love : une catastrophe.
- Sextoys : norme CE et qualité des produits, l’impossible contrôle
- Deux sextoys efficaces et pas chers
- Fairy Lithium : le sextoy qui te fait vibrer fort. Très très fort.
- Gel orgasmique : le crime contre la chatte.
- Le sexe à piles : outil légitime d’un plaisir affranchi (de tout matraquage commercial)
C’est chelou non quand même de se coller du savon DANS la chatte ?… Ok c’est sans savon et toussa, mais chépa, psychologiquement, ça me ferait bizarre je crois.
(ouais, je sais, je SUIS bizarre, m’enfous :p)
@Vaness – Ca m’a semblé bizarre aussi au départ. En fait, sexuellement, y a un tas de trucs qui semblent bizarre quand on essaie pour la première fois. Pour certains, c’est tellement chelou qu’on le refait plus jamais. Pour d’autres, ta chatte est reconnaissante. Ou du moins, elle ne proteste pas
Bon, l’idée c’est que même sans faire pénétrer le savon dans le vagin, sur le clitoris c’est vraiment sympa. Et puis on peut faire circuler la chose un peu partout, et se caresser vraiment efficacement avec. La forme est bien pensée.
Il me semble que vous avez fait une erreur « … vraiment agréables, prononcés dans être écœurants… » ce ne serait pas « sans » plutôt que « dans » ?!
Sinon, c’est intéressant (bien que je ne sois pas directement concerné ) mais il y a un truc qui m’intrigue hormis le fait qu’il fonde moins vite qu’un savon ordinaire, il n’est pas cassant ou fragile(vu la forme ). la matière est rigide ou plus ou moins élastique?!
@lôtre – Merci de m’avoir signalé la coquille
Alors pour la matière : c’est ferme comme un savon ordinaire, mais très lisse, et doux au toucher.
La composition chimique du bidule est donnée quelque part ? Elle me semble importante à connaître.
@GouineMum – Oui, chaque composant est détaillé sur l’emballage, avec les vrais noms des ingrédients, à coucher dehors : j’ai failli recopier mais je n’ai pas eu le courage… Donc pas de souci, on peut lire la composition exacte du produit avant de l’utiliser.
Une petite question pour parfaire ma culture générale d’homme
J’ai un doute : l’utilisation répétée d’un pain dermatologique (même pH neutre) ainsi que des additifs (surtout le parfum) ne risquent pas de déséquilibrer un peu la flore vaginale ?
Et puis j’ai beau regardé (et j’ai peut être loupé quelque chose) il nous disent que c’est sans risque pour la peau ok, mais pour les muqueuses pas un mot
@Sisyphe – Bon, déjà on utilise pas de façon « répétée » au point de se flinguer la flore vaginale ce genre de gadgets
J’ai bien dit « usage externe essentiellement ». Une pénétration occasionnelle n’est pas dramatique.
Ensuite, les causes de déséquilibres de la flore vaginale sont multiples : un simple coup de stress peut provoquer une prolifération des candida albicans et déclencher une mycose, par exemple.
Par ailleurs, ce sont les savons acides qui favorisent le déséquilibre de la flore et les proliférations de champignons… Or, le pH de ces pains dermatologiques est neutre. POur ce qui est des autres causes de déséquilibre de la flore, on peut évoquer les savons, les capotes trop sèches, la piscine, l’excès d’hygiène, le manque d’hygiène, l’angoisse, la fatigue, les traitements antibiotiques, bref, y a de quoi faire
Et oui, c’est sans risque pour les muqueuses : la vulve, ce sont des muqueuses. Or la vulve ne craint pas le savon, même sans qu’il n’ait un pH neutre. Je ne parle pas forcément du vagin (le fabricant n’insiste pas là-dessus, et j’ai précisé « usage externe » essentiellement), mais simplement de la vulve.
Mais comme tout cosmétique, la tolérance variera selon les personnes, j’en conviens tout à fait. Ce produit est cependant formulé de façon adéquate pour l’usage auquel il est destiné, à savoir le contact avec les muqueuses génitales (voire anales), et par prudence en usage externe.
@Gaelle-Marie Zimmermann – Merci pour ce complément d’information … sinon pour l’usage « répété » je pensais bien sur avec modération
Pour finir je m’excuse d’avance pour le HS mais bizarrement cet article m’a fait pensé à cette vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=kWBOWbAzfuM&feature=player_embedded
non pas la peine de me remercier.
« Aucun clitoris n’a été maltraité pour la rédaction de cet article. »
Alors là, je suis PTDR !!!!!!
@Sisyphe – Oh. My. God.
J’en pleure de rire : c’est ENORME !!!!
(Cette vidéo va me faire la semaine, je m’en remets pas… MERCI !)
Le « blup blup » qui tue !!!!
Moi aussi, j’en pleure de riren c’est mortel !!!
Sinon il y a aussi celle la extraite du même film (que je recherche désespérément d’ailleurs) et qui est beaucoup plus intéressante sur le plan psychanalytique
http://www.youtube.com/watch?v=aSBoSBvqwSA&feature=related
et puis je vais m’arrêter là sinon je vais me faire chasser à coup de pain dermatologique à la barbapapa.
[...] donc pour le soap gode qui est apparemment efficace et dont @LaPeste avait déjà parlé dans la Zone Zero Gêne (d’ailleurs si tu lis l’article, tu verras que le premier comm, c’est bibi qui [...]
et bien moi, (toujours fascinée par vos articles^^) j’ai voulu le tester… Comment dire? Je crois que ça doit vraiment dépendre des personnes. Sans du tout remettre en cause ce qui a été dit auparavant, sur le ph etc… Je n’ai pas aimé! Enfin, à moitié! Je m’explique:
Toute fière de l’utiliser dans mon bain… ergonomie: très bien, odeur: effectivement avec la barbapapa j’aurai croqué dedans si j’avais pu! ça n’avait pas l’air de fondre si vite… bref, ça ne m’avait pas l’air mal du tout!
Sauf qu’au bout de quelques minutes, pour moi le calvaire allait commencé! en usage externe comme en interne j’ai commencé à sentir que ça chauffait pour moi… et pas dans le bon sens du terme, vous pouvez me croire! ça a brûlé… suivit d’autres méga-brûlures lorsque j’allais aux toilettes. Dieux merci mon ami a dû très bien comprendre la chose et pas de rapport sexuel le soir même!
J’ai contacté égérie cosmétique, qui m’a bien fait comprendre que j’étais la seule à qui ceci était arrivé, qu’ils s’excusaient mais ne pouvaient évidemment rien me dire de plus car ils ne savaient pas à quoi cela pouvait être dû… à part à moi, mais sans détails dans leur propos!
alors qu’a t’il pu se passer? je ne sais pas mais les pains dermatologiques ne sont pas pour moi^^!
Houla, pour moi pas de savon sur la vulve, je n’ose même pas penser dedans! (oui, toilette du « devant » à l’eau claire)