La sexualité
anale est connue depuis la plus haute antiquité., les premiers
excès sont cités dans la génèse (IX,4) de
l’histoire de Sodome et Gomorrhe.
Dans
la Chine ancienne la description de la relation conjugale faisant
état de la sexualité anale comme d’une sexualité
habituelle. Le rapport anal ne devait pas précéder le
rapport vaginal et il s’agissait d’un coïtus reservatus,
c’est à dire qu’il ne devait pas y avoir d’émission
de sperme.(Van Gulik : la vie sexuelle dans la Chine ancienne). Le confucianisme
définit par la suite les rapports entre les sexes et condamne
la sodomie.
Dans le grand livre érotique, le Kin Ping mei (1620?) la sodomie
est décrite comme toutes les variétés de sexualité
sans perversion sadique et le postérieur féminin comparé
à la pleine lune y est célébré.
En
Inde, la sodomie faisait partie des positions recommandées
dans les traités du 2eme, 4 eme ou 16 eme siècle. Il n’existait
pas de censure morale mais seulement une recommandation sanitaire :
la pénétration anale devait suivre ou se substituer à
la pénétration vaginale.
Dans le Kama Sutra qui est un recueil des manuscrits anonymes remontant
pour certains à plus de sept siècles avant J.C., la sodomie
est traitée de façon accessoire et naturelle.
Dans
le Coran, l’enfer musulman réserve parmi les sept
groupes des maudits de Dieu, la première place au Sodomite.
On voit déroger à la règle stricte dans le littérature
. Ahmad Al Tifachi écrit en 1230 dans ”les délices
du coeur “ : “ je découvris ses fesses. Les contemplant
enfin à nu, je ne pus empêcher ma main de les polir avec
conviction, ni mes doigts de gagner le bord de l’ouverture ronde
dans laquelle je ne tardais pas à planter mon instrument”.
Ailleurs le même auteur fait parler un juge imaginaire qui arbitre
la plainte d’une femme :
- la femme : “ Tu n’as toujours pas compris l’objet
de ma plainte. Il me conjoint dans le fondement”.
-le juge “ Par Dieu de quoi te plains tu là? Connais-tu
quelque chose de meilleur?”.
Dans
la Grèce Antique la pédérastie est naturelle
et même codifiée puisque l’Erastre (amant-adulte)
s’attache les faveurs de l’Eromène (aimé-adolescent).
La pratique naturelle de la sexualité anale homosexuelle retentit
à l’évidence dans la relation hétérosexuelle
par la levée des tabous et la simple reproduction de gestes érotiques
habituels. Pourtant Aristote condamne la pédérastie et
en fait une abérration de la nature.
Chez
les latins, la littérature poétique est riche
d’anecdotes érotiques, mais les amours homosexuelles y
sont rares ou absentes que ce soit chez Catulle, Horace, Tibulle, Pétrone..
Ovide dans “l’art d’aimer” recueil de conseils
comportementaux dans l‘entreprise de séduction et la pratique
amoureuse indique que la femme doit utiliser ses deux orifices “Dis
toi bien mignone que tu as deux sexes”.
Sous
nos lattitudes les hommes vivaient nus dans les grottes du
paléolitique. Les femmes arboraient des fesses énormes
qui selon Herrig J. (Brève histoire de fesses-Presses Pocket.
Paris 1995) “devaient considérablement séduire les
hommes de cette époque reculée”.
La pudeur et le désir de se protéger contre le froid habillèrent
ces fesses stéatopygiques.
Au
moyen âge la famine et la pauvreté voient la quête
de nourriture prendre le pas sur la sophistication de la sexualité.
Les seigneurs souvent déplacés loin de leurs châteaux
pour de longues périodes, ont des pratiques homosexuelles Georges
Duby (“la femme, l’amour et le chevalier”) décrit
l’amour courtois comme une homosexualité déguisée.
Dans la relation entre le Seigneur, sa Dame et le Chevalier c’est
à travers la Dame qui sert de leurre que le Chevalier veut séduire
le Seigneur.
C’est au treizième siècle qu’apparaît
un début de législation sur la sexualité anale
avec la condamnation pour crime de sodomie (1270). Les documents des
procès étaient alors brûlés avec le sodomite
et on ne retrouve à l’heure actuelle à la bibliothèque
nationale que 73 procès en sodomie entre 1317 et 1789 dont ceux
de deux femmes uniquement.
Les relations sexuelles et les moeurs en général sont
absents de la constitution du 3 septembre 1791 et de nos jours il faut
se rapporter à l’article 6 du code civil concernant l’ordre
public et aux articles 283 à 290 du code pénal concernant
l’outrage aux bonnes moeurs.
La sexualité
anale est un vaste sujet concernant la vue et l’attouchement,
lanulingus, la sodomie et l’utilisation de corps étrangers,
les lavements érotiques et la fist-formication.
Dire que la sexualité est anale est restrictif, les fesses entourant
l’anus sont partie intégrante de cette sexualité.
“Ce n’est pas ce “u” voyelle qu’on exhibe
mais bien les deux matonnes, les deux matrones qui le gardent, le défendent,
le cachent, les fesses, mot tout en consonnes, les “e” dont
un muet ne figurant que pour mieux le faire résonner, glisser,
siffler, s’affirmer. Ce sont les fesses qu’on rameute, à
la sournoise, pour l’évoquer le flatter, en user”
(JP DUFREIGNE Le génie des orifices).
Sur le
plan physiologique la peau péri anale est d’une très
grande sensiblité discriminitative . “Je dis et maintiens
qu’il n’y a tel torchecul que d’un oyson bien duveté,
pouveu qu’on luy tienne la teste entre les jambes. Et m’en
croyez sus mon honneur. Car vous sentez au trou du cul une volupté
mirifique tant par la douceur d’icelluy duvet que par la chaleur
tempérée de l’oyson, laquelle facilement est communiquée
au boyau culier et aultres intestines jusqu’à venir à
la région du coeur et du cerveau”. Rabelais- Gargantua
Chap XVIII La marge anale et le sphincter externe sont innervés
par les nerfs rectaux inférieurs, branches des nerfs pudendaux.
Il y a au niveau de la partie haute du canal anal comme dans le rectum
et le reste du tube digestif des plexus sous muqueux et des plexus myentériques
; on les retrouve au niveau du sphincter interne. Par contre, le péritoire
rectal présente des corpsuscules lamelleux, véritables
mécano-récepteurs des pressions et des vibrations.
L’innervation sensitive du canal anal et de la marge anale est
particulièrement riche. Toute une série de chemo-récepteurs,
mécano-récepteurs, corpuscules génitaux, terminaisons
nerveuses libres etc... recoivent l’information qui est véhiculée
- soit
par les nerfs anaux, la moelle sacrée et le thalamus jusqu’au
cortex.
- soit
par les nerfs érecteurs, le plexus hypogastrique et les nerfs
splansniques jusqu’au l’encéphale relié
au cortex.
Il est
à noter que le rectum est dépourvu de corpuscules sensibles
à la douleur.
La multiplicté des récepteurs sensitifs au niveau du canal
anal explique l’élément douloureux gênant
ou empêchant la pénétration anale quand il y a une
pathologie canalaire qu’elle soit fissuraire, hémorroïdaire
(thromboses plutôt que prolapsus) ou cryptique (papillite hypertrophique).
Par ailleurs, le franchissement des barrages sphinctériens ne
se fait pas de façon univoque : le sphincter interne est un muscle
lisse, épaississement terminal de la couche circulaire du rectum.
Il est en état de tonus permanent assurant la continence de base
. Il est relaché lors d’une augmentation modérée
de la pression dans l’ampoule rectale( 30 ml) ; c’est le
réflexe recto-anal inhibiteur. Le point de départ du réflexe
recto-anal inhibiteur est intra mural. Dans la pénétration
anale il faudra d’abord vaincre la résistance sphinctérienne
pour provoquer ce réflexe.
Par ailleurs le sphincter externe et le muscle pubo-rectal sont eux
des muscles striés sous commande volontaire. Contrairement aux
muscles squelettiques, ils ont un tonus permanent y compris au repos
et durant le sommeil. La pression intra canalaire de 30 à 40
cm d’eau augmente par la contraction du sphincter strié,
lors de la stimulation du bas canal anal. C’est, dire combien
la sodomie doit être acceptée, voire aidée, pour
que les réflexes de défense s’effacent et que le
canal anal devienne compliant.
A l’inverse, le vagin est pauvre en neuro-recepteur. Des ménisques
du tact et des terminaisons nerveuses libres siègent dans la
muqueuse. Par contre des mécano-récepteurs contribuent
à la valorisation des sensations sexuelles siégeant dans
les tuniques musculaires et adventitielles.
D’après MASTERS et Johnson les colonnes vaginales, en particulier
la partie moyenne de la colonne antérieure s’enflent sous
l’effet des stimulations s’enflent, allant chez certaines
femmes jusqu’à l’émission de sécrétions
des glandes urétrales (éjaculation féminine).
La pénétration anale se fait selon un axe qui entre en
contact direct avec la partie moyenne du vagin.
Au
niveau de la vulve, la distribution des récepteurs n’est
pas univoque ainsi les grandes lèvres et le mont du pubis sont
particulièrement sensibles au toucher léger et à
la température, alors que le clitoris et les petites lèvres,
riches en corpuscules lamelleux sont très sensibles aux pressions
et aux vibrations.
“La grande richesse de la vulve en neuro-récepteurs comparée
au vagin fait d’elle le véritable organe sexuel de la femme”.
P. KAMINA (Petit bassin et périnée. organes génitaux..
Tome 2 Page 120 Maloine